Accessibilité Aller au contenu Nourrir 9 milliards de personnes en 2050 : les pays riches doivent changer leurs habitudes alimentaires

Nourrir 9 milliards de personnes en 2050 : les pays riches doivent changer leurs habitudes alimentaires

Publiée le 13 janvier 2011 à 08:04 dans Actualité de l'eau et de l'alimentation

Aujourd'hui, sur 7 milliards d'êtres humains vivant sur Terre, plus d'1 milliard souffrent de la faim. Comment nourrir 2 milliards de personnes supplémentaires d'ici 2050 ? En changeant les habitudes alimentaires et le gaspillage de nourriture dans les pays les plus riches, selon l'INRA.

Enfant mangeant une alimentation saine

Le rapport "Agrimonde" publié par l'Institut de National de Recherche Agronomique (INRA) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) explique que la sécurité alimentaire des 9 milliards d'hommes, de femmes et d'enfants qui peupleront la Terre en 2050 passe par l'application des principes du développement durable.

Le régime alimentaire des pays riches n'est pas durable

La sécurité alimentaire mondiale nécessite un changement important des habitudes alimentaires dans les pays occidentaux. La consommation de viande en constante augmentation est un problème crucial. Outre la consommation d'eau qu'elle nécessite (la production d'1 kilo de boeuf utilise 15 000 litres d'eau), la viande engloutit des quantités astronomiques de ressources agricoles.

Selon l'INRA, la nourriture pour le bétail équivaut à la ration alimentaire de 800 millions d'êtres humains. 4 kilos d'aliments végétaux sont nécessaires pour produire 1 kilo de viande de porc. "Dès que le régime alimentaire est caractérisé par une forte part de calories animales, la pression sur les ressources naturelles est beaucoup plus importante" explique Sandrine Paillard, responsable de l'unité prospective de l'INRA.

Réduire la consommation de viande dans les pays riches est indispensable selon le rapport, mais pas suffisante. Il s'agit également de diminuer l'énorme gaspillage de nourriture, qui peut s'élever jusqu'à 30 % des denrées alimentaires dans les pays industrialisés.

Les dates de péremption inscrites sur les emballages des aliments ne reflètent pas forcément la réalité de la sécurité des aliments, ce qui pousse les consommateurs à jeter des produits qui sont encore consommables. En cause surtout, les habitudes de surconsommation, de production de déchets, le détachement des habitants des pays riches qui considèrent les denrées alimentaires comme une ressource inépuisable...

Jusqu'à 4 500 calories consommées par jour

Les disparités de consommation de calories par jour et par individu sont considérables. Les Etats-Unis consomment 4 500 calories par jour, les pays riches de l'OCDE 4 000, et les pays d'Afrique Subsaharienne 2 300.

Les chercheurs ont estimé que la moyenne de 3 000 calories par jour doit être équitablement répartie dans le monde. Pour les pays du nord, il s'agirait de réduire de 25 % la disponibilité en calorie, ce qui est considérable : mais cette objectif est atteignable, juste en réduisant le gaspillage. Sur ces 3 000 calories, 2 500 devront être des calories végétales.

Ces changements d'habitudes alimentaires seraient en outre positifs pour la santé publique. L’obésité touche 700 millions d'adultes dans le monde. Ils éviteraient de surcroît une augmentation de la production agricole, très consommatrice d'eau, de surfaces agricoles (responsable de déforestation), d'énergie et de pesticides.

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