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Pesticides : 3 pomiculteurs devant les tribunaux

Publiée le 12 janvier 2011 à 07:19 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

Pour la première fois, 3 producteurs de pommes vont comparaître devant un tribunal pour avoir épandu leurs pesticides par vent trop fort. Un procès qui pourrait en appeler d'autres et faire jurisprudence, pour tous les particuliers vivant à proximité de champs cultivés de manière intensive.

Épandage de pesticides

Les particuliers riverains des exploitations agricoles intensives en ont assez d'être victimes des épandages de pesticides de la part des agriculteurs.

Une association locale s'est constitué à Allassac en Corrèze, dans l'objectif de faire cesser les pulvérisations de pesticides à proximité des habitations des particuliers.

Allassac ONGF et une voisine d'une exploitation située dans la commune de Vigeois ont porté plainte contre 3 pomiculteurs. Ils auraient épandu pendant 2 jours leurs produits phytosanitaires quand le vent soufflait entre 33 et 35 km/h, alors que la limite légale est fixée à 19 km/h.

"Nombreux produits utilisés pour les traitements de la pomme et de la vigne nécessitent des mises en place d'interdiction de pénétrer ou de traverser, les parcelles traitées, certaines pour 48 heures. Comment faire lorsque l'on habite à quelques mètres des plantations, comment faire pour marcher sur les chemins de randonnées et autres routes qui traversent les plantations" s'interroge l'association Allassac ONGF.

Les pesticides officiellement dangereux pour la santé et l'environnement

L'avocat des parties civiles spécialisé en droit de l'environnement, Maître Stéphane Cottineau, se félicite que l'audience "puisse mettre l'accent sur la dangerosité de ces produits dont bien souvent les victimes sont les professionnels eux-mêmes". Il a expliqué à l'AFP qu'il insisterait sur le lien entre pesticides et cancers officiellement établi par de récentes études et reconnu par la Ligue contre le Cancer notamment.

"Ce procès est une première. Il pourrait offrir l’opportunité de créer une jurisprudence favorable aux particuliers vivant à proximité de champs cultivés de manière intensive, toutes les personnes concernées, pourraient invoquer cette décision de justice en cas de non-respect de la loi" a déclaré François Veillerette, porte-parole de l'association Générations Futures qui s'associe à cette action en justice.

La première instance du procès est fixée jeudi 13 janvier au Tribunal de Brive.

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