Accessibilité Aller au contenu Produits alimentaires bio : la demande croissante oblige la France à plus d’importations

Produits alimentaires bio : la demande croissante oblige la France à plus d’importations

Par Josselin Renaud. Publiée le 21 mai 2010 à 15:36 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

Les aliments bio ont toujours la cote auprès des consommateurs français. Pour preuve : une hausse des ventes de 15 % l’année dernière. Face à la demande toujours plus importante, la production française peine à suivre. Plus d’importations sont nécessaires pour certains produits.

Panier de légumes

"Les ventes de produits alimentaires bio ont progressé de plus de 15 % en 2009" affirme Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio. La grande distribution est la grande gagnante de cette augmentation avec 45 % de parts de marché dans la vente de produits bio.

Elle est suivie des réseaux spécialisés (type Biocoop 26 %), des magasins spécialisés indépendants (12 %), de la vente directe (fermes, marchés, Amap 12 %) et des artisans-commerçants (5 %). Les ventes de lait et d'oeufs bio ont plus que doublé en quatre ans.

Les recettes du secteur sont estimées à 3 milliards d'euros en 2009 contre 2,6 milliards en 2008. Pour Elisabeth Mercier, la progression du chiffre d'affaires vient d'une augmentation en volume des achats de produits bio et non d'une hausse des prix. Cette année, l’Agence bio mise sur "une forte dynamique de croissance".

Malgré cet engouement, les produits bio sont souvent pointés du doigt en raison de leur coût élevé. Linéaires, un magazine spécialisé dans la distribution alimentaire, a réalisé une enquête en novembre dernier. Les prix de plus de 600 produits conventionnels et bio, ont été comparés chez Leclerc, Carrefour, Intermarché et Géant Casino.

Résultat : les produits bio coûtent 72 % plus cher que les produits conventionnels correspondants. Le chiffre est bien éloigné de celui avancé dans le discours officiel qui évoque un surcoût de 20 à
30 %.

Difficile de faire face à la demande

La demande du public est en augmentation constante et bien supérieure à l’offre pour certaines marchandises. Fruits, légumes ou épicerie sèche sont ainsi importés massivement des pays européens mais également des pays plus lointains, comme l'Argentine, Israël ou la Nouvelle-Zélande. Ils affichent un bilan carbone alourdi par leur transport.

Selon l'Agence Bio, 38% des produits bio consommés l’année dernière en France ont été importés contre 30% en 2008.

La production de certaines denrées comme le café, le thé, les agrumes n’est pas envisageable. D'autres, comme le lait (25 % du lait bio est importé), pourraient être produits en France mais les exploitations et les surfaces agricoles bio restent faibles malgré leur augmentation.

3,2 % des exploitations françaises étaient bio fin 2009 contre 2,6 % en 2008. Leur surface totale équivaut à 670 000 hectares, soit 2,4 % à 2,5 % de la surface agricole utile du pays. Pour respecter les objectifs du Grenelle de l'environnement, cette dernière devra atteindre 6 % d’ici la fin 2010 et 20 % en 2020.

Pour plus d'informations sur les produits bio, consultez le site Internet de l’Agence bio.

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