Accessibilité Aller au contenu L'OCDE sonne l'alarme sur l'état de la planète et appelle à agir

L'OCDE sonne l'alarme sur l'état de la planète et appelle à agir

Publiée le 08 mars 2008 à 00:00 dans Actualité de l'environnement

L'Organisation de Développement et de Coopération Economique (OCDE) a publié les "Perspectives de l'environnement à l'horizon 2030", qui détaille les conséquences de la croissance économique et de la démographie sur l'état de l'environnement.

Planète Terre

Selon l'étude de l'OCDE, quatre domaines sont prioritaires dans lesquels il est urgent d'agir : le changement climatique, la diminution de la biodiversité, la rareté de l'eau et l'impact de la pollution et des produits chimiques toxiques sur la santé humaine.

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre progresseront de 37 % d'ici à 2030 et de 52 % d'ici à 2050 si les pouvoirs publics n'adoptent pas de mesures nouvelles.

Pour répondre à la demande croissante d'aliments et de biocarburants, les superficies agricoles mondiales devront augmenter, d'après les estimations, de 10% d'ici à 2030 ; un milliard de personnes de plus qu'aujourd'hui vivront dans des zones touchées par un stress hydrique prononcé en 2030 ; et les décès prématurés dûs à l'ozone troposphérique pourraient avoir quadruplé dans le monde à la même date.

"Les pays devront modifier la structure de leur économie de manière à s'assurer des lendemains plus écologiques et plus durables, et à émettre peu de carbone. Les coûts de cette restructuration sont abordables, mais la transition devra être conduite avec soin, en tenant compte des impacts sociaux et des répercussions sur la compétitivité et en tirant parti des opportunités nouvelles", a ajouté M. Gurría.

D'après les projections présentées dans cette publication, le PIB mondial devrait presque doubler d'ici à 2030. Or, la simulation de certaines actions opérées par l'OCDE montre que leur mise en œuvre n'amputerait cette croissance que d'un peu plus de 1 % et qu'elle permettrait de réduire les émissions des principaux polluants atmosphériques d'un tiers environ, par rapport au scénario de politiques inchangées, et de ramener la progression des émissions de gaz à effet de serre à quelque 12 % au lieu de 37 %.

L'OCDE recommande d'utiliser des panoplies de mesures et, pour maintenir leur coût à un faible niveau, de s'appuyer en grande partie sur des instruments économiques ou qui font appel aux règles du marché.

La fiscalité environnementale, la tarification de l'eau, les échanges de permis d'émission, les systèmes pollueur-payeur, les redevances sur les déchets et l'élimination des subventions préjudiciables à l'environnement (en faveur des énergies fossiles et de l'agriculture, entre autres) en sont des exemples.

Sont également nécessaires des réglementations et des normes plus strictes (dans les secteurs des transports et du bâtiment, par exemple), ainsi que des investissements dans la recherche-développement, des approches sectorielles et volontaires, l'éco-étiquetage et l'information.

M. Gurría a indiqué que les évolutions technologiques apporteront elles aussi des solutions, mais que l'application généralisée des découvertes soulève de gros problèmes du point de vue des droits de propriété intellectuelle et qu'il faudra y faire face.

Les Perspectives décrivent des moyens permettant de partager les coûts de l'action publique à l'échelle mondiale. Les pays développés sont à ce jour responsables de la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre, mais du fait de la croissance économique rapide des économies émergentes, en particulier du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine, les émissions annuelles de ces quatre pays dépasseront en 2030 celles des 30 pays membres de l'OCDE réunis.

Un partage équitable de la charge et les effets redistributifs seront aussi importants que le progrès technologique et que le choix des instruments d'action.

"Nous devons avoir à l'esprit que, pour bien faire dans le domaine de l'environnement, il ne suffit pas de savoir quoi faire et comment. Il nous faut aussi répondre à la question : qui paie quoi ? Le coût mondial de l'action sera beaucoup moins élevé si tous les pays œuvrent de concert", a souligné M. Gurría.

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