La proposition de loi pour l'interdiction des PFAS a été votée jeudi dernier par les députés. Les ustensiles de cuisine contenant ces polluants éternels ont été exclus du texte de loi.
Les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS), surnommées polluants éternels, sont des produits chimiques utilisés dans l'industrie, et dont les conséquences néfastes sur la santé et l'environnement ont été démontrées par les autorités sanitaires.
Présents dans les poêles antiadhésives, certains textiles, les emballages alimentaires et utilisés dans l'industrie automobile et les pesticides notamment, les PFAS sont présents partout dans l'environnement : eau, air, sols, chaîne alimentaire. On a retrouvé des concentrations de ces polluants anormalement élevées dans l'eau potable, destinée à la consommation courante, notamment à Rumilly en Haute-Savoie, où est implantée l'usine Tefal. Les PFAS seront intégrés dans les contrôles sanitaires de routine de l'eau de consommation courante uniquement à partir de janvier 2026.
Un lien direct entre exposition à certains PFAS et cancer des reins a été démontré par les scientifiques. Leur lien avec la diminution de la réponse immunitaire à la vaccination, la dyslipidémie (anomalie lipidique due à du cholestérol et/ou des triglycérides élevés) et la baisse du poids de naissance ont également fait l'objet de preuves suffisantes par la communauté scientifique.
Le député écologiste Nicolas Thierry a défendu la proposition de loi visant à faire interdire les usages non essentiels des PFAS. Une proposition de loi adoptée à l'unanimité, mais excluant les ustensiles de cuisine type poêles antiadhésives, à la satisfaction du groupe SEB, propriétaire de Tefal.
"Je regrette que le lobby grossier d’un industriel ait pu avoir autant d’échos auprès de la majorité, de la droite et de l’extrême droite" a déclaré Nicolas Thierry. Le texte de loi doit maintenant être examiné par les sénateurs.
