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Le Grenelle raboté par la rigueur

Publiée le 30 septembre 2010 à 08:31 dans Actualité de l'environnement

Le Grenelle de l'environnement n'est pas épargné par le rabotage des niches fiscales, avec la réduction des crédits d'impôts sur les énergies renouvelables et l'isolation thermique. Un frein au développement des énergies renouvelables et à l'implantation de la fiscalité verte.

Toit de maison avec panneaux solaires

Le Grenelle de l'environnement n'en finit pas avec les coups de rabot : après l'assouplissement des objectifs de réduction de l'utilisation des pesticides, l'abandon de la taxe carbone ou les restrictions d'implantation des éoliennes, ce sont les crédits d'impôt développement durable qui sont diminués.

Le budget du ministère de l'écologie pour l'année 2011 a été présenté hier : il est réduit de 2 %. Le ministère affiche 4 grandes priorités pour l'année prochaine : poursuivre la mise en oeuvre du Grenelle Environnement, investir dans la recherche et l’innovation « vertes », améliorer l’accès au logement et renforcer la protection contre les risques.

Mais dans les faits, la rigueur affaiblit un peu plus le Grenelle. Le crédit d'impôt en faveur d'équipement pour l'isolation thermique est diminué de 10 %, celui sur les installations solaires photovoltaïques chute de 50 % à 25 %.

Un message brouillé sur le Grenelle

"La fiscalité verte, c'est donner un coup d'accélérateur et ensuite s'adapter en permanence à la réalité du marché" a déclaré Jean-Louis Borloo lors d'une conférence de presse. "Nous sommes dans la continuité du Grenelle de l'Environnement" a-t-il ajouté, affirmant que la France serait très en avance sur ses objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.

En matière d'énergie photovoltaïque, l'objectif du Grenelle de l'environnement est l'installation de 5400 MW d'ici à 2020. "La vérité est que l'objectif de 2020 sera atteint fin 2011 si l'on ne fait rien. Les coûts de production ont baissé de 40% par an, n'est-il pas normal que le coût d'achat de l'électricité diminue de 12% ?" estime Jean-Louis Borloo.

Un optimisme qui ne semble pas être partagé par les écologistes et les associations de protection de l'environnement.

"Sur les énergies renouvelables comme sur le bâtiment, l'environnement financier, juridique et administratif change quasiment tous les six mois" déclare Yannick Jadot, député européen membre d'Europe écologie, qui a initié et participé activement au Grenelle de l'environnement.

La politique du gouvernement est "un frein très fort au développement des secteurs en question", constate-t-il, avis partagé par le réseau France Nature Environnement, qui déplore un "message brouillé" sur le Grenelle.

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