Accessibilité Aller au contenu Application de la taxe carbone : les débats sont ouverts

Application de la taxe carbone : les débats sont ouverts

Publiée le 02 juillet 2009 à 06:27 dans Actualité de l'énergie

La "Conférence des experts" présidée par Michel Rocard ouvre ses portes aujourd'hui, pour 2 jours de débats sur le bien-fondé de l'application d'une taxe carbone sur les énergies émettrices de CO2.

Pompe à essence

La taxe carbone, ou contribution climat-énergie (CCE), avait été proposée par Nicolas Hulot dans son pacte écologique : elle consiste à taxer les énergies fossiles, soit le gaz, le pétrole et le charbon, fortement émettrices de gaz à effet de serre et contribuant massivement au réchauffement climatique.

L'objectif de cette taxe est de diminuer la consommation de ces énergies polluantes et d'inciter les citoyens à s'orienter vers des énergies plus propres, notamment les énergies renouvelables.

Nicolas Sarkozy a rappelé lundi dernier dans son discours devant le Congrès qu’il souhaitait "aller le plus loin possible sur la taxe carbone".

La taxe carbone fait débat

La Fédération des transporteurs routiers a d'ores et déjà déclaré qu'elle était "fermement opposée à toute nouvelle aggravation de la fiscalité des entreprises de transport routier".

L'UFC-Que Choisir est sceptique quant à son efficacité à diminuer les émissions de CO2 et contre l'idée de Nicolas Sarkozy selon laquelle la CCE pourrait être compensée par une baisse de charges sociales.
"Dans ce schéma, le consommateur est le grand perdant puisqu'il va payer plus cher son énergie et la baisse des charges sociales risque fort d'être peu répercutée dans les prix" déclare l'association.

Une redistribution équitable de la taxe

Afin de ne pas pénaliser les consommateurs et notamment les plus démunis, la fondation Nicolas Hulot propose une redistribution de la taxe aux particuliers sous forme d'un "chèque vert".

"En pratique, la CCE perçue dans l’année auprès des ménages leur sera intégralement reversée, sous forme d’un chèque d’un même montant à tous les foyers fiscaux. Cette mesure sera fortement progressive, au sens fiscal du terme, car initialement les ménages situés dans le bas de l’échelle des revenus toucheront en moyenne plus d’allocation qu’ils n’auront payé de CCE, et inversement pour les ménages situés en haut de l’échelle" explique la Fondation. L’évolution dépendra par la suite des efforts entrepris par les ménages pour faire des économies d’énergie.

Jean-Claude Jancovici, spécialiste des questions énergétiques et climatiques, affirme la nécessité absolue d'une taxe carbone et "qu'on peut faire vite et simple". Cependant, la CCE doit être programmée de façon progressive pour que les gens puissent s'adapter selon lui.

"L'idée que ça va être un choc ingérable est une idée fausse. Au 1er janvier 2010, les gens ne vont pas se retrouver pendus par les bretelles" assure-t-il, expliquant que la CCE ne s'élèverait qu'à quelques centimes le litre à la pompe la première année. "Les ménages sentiront comme un coup de massue dans quinze ans s'ils n'ont toujours rien fait pour consommer moins d'énergie. En pareil cas, oui, ils le sentiraient, mais c'est le but du jeu" ajoute-t-il.

La CCE pourrait générer 8 milliards d'euros par an selon l'ADEME. Les fonds collectés serviraient à créer, des emplois, la taxe carbone étant profitable au secteur du bâtiment, des transports propres et des énergies renouvelables, selon l'agence.

La Conférence des experts a deux jours pour tabler sur tous ces sujets.

Partagez cette actualité

Suivez-nous