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Déchets radioactifs : 1,15 million de m3 en 2007, le double en 2030

Publiée le 03 juillet 2009 à 05:37 dans Actualité des déchets

L'Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) vient de publier son inventaire des déchets radioactifs en France. 1,15 millions de m3 de déchets sont répertoriés en 2007. Ils seront 2,25 millions en 2030.

Baril déchets nucléaires

Les déchets radioactifs proviennent de l'industrie nucléaire pour 62 %, des secteurs de la recherche et de la défense pour 17 % chacun, de l'industrie pour 3 % et le secteur médical pour 1 %.

Leur durée de vie varie selon les radionucléïdes qu'ils contiennent : elle peut aller de quelques jours à des milliers d'année. Cinq catégories de déchets radioactifs sont distinguées, du déchet de très faible activité à vie courte au déchet de haute activité à vie longue.

Les déchets de très faible activité et de faible activité à vie courte constituent 88 % de la totalité des déchets.

Les déchets de haute activité représentent 2 293 m3 en 2007 et occuperont 5 060 m3 en 2030. Ils sont les plus dangereux car hautement radioactifs : ils dégagent également de la chaleur. Ils représentent à eux seuls 94,98 % du niveau de radioactivité de tous les déchets confondus.

Leur durée de vie est estimée à plusieurs milliers d'années. Ils sont en attente d'un centre de stockage profond et sont pour le moment entreposés à La Hague (AREVA), Marcoule (CEA) et à Cadarache (CEA).

Des déchets sans solution de stockage

Selon, l'ANDRA, plus de 70 % des déchets radioactifs produits étaient définitivement stockés fin 2007. 11 % sont actuellement entreposés en attente de la création d’un centre de stockage adapté.

Il n'existe pour le moment pas de solution concernant le stockage des déchets de faible activité à vie longue, qui représentent 7,2 % du volume total. Un centre de stockage entre 15 et 200 mètres de profondeur est encore à l'étude, et devrait être défini à l'horizon 2019.

Alors que les solutions de stockage ne sont pas toutes trouvées à ce jour, le double de déchets radioactifs, soit 2,25 millions de m3 devrait être produit d'ici 2030. Et la solution de l'enfouissement des déchets radioactifs est loin de faire l'unanimité.

A l'étranger, on renonce à l'enfouissement

En Allemagne, des fuites radioactives d'un centre de stockage de déchets ont fait scandale. 126 000 fûts de déchets radioactifs ont été stockés dans une ancienne mine de potasse et de sel à Asse en Basse-Saxe, entre 1967 et 1978.

Des écoulements de saumure (eau très fortement concentrée en sel) ont été constatés dès le début de leur entreposage : le centre Helmholtz pour la santé et l'environnement de Munich, qui exploite ces sites, avait attendu 20 ans avant de les signaler en 1988.

Les écoulements se seraient chargés en radioactivité au contact de fûts endommagés, situation que l'office des mines de Basse-Saxe a rendue publique en juin 2008 alors qu'elle la connaissait depuis plusieurs années. Scandale qui conforte l'Allemagne dans sa sortie de l'option nucléaire.

Les Etats-Unis ont quant à eux renoncé à stocker leurs déchets nucléaires dans la roche de Yucca Mountain dans le Nevada.

L'ANDRA juge et partie

L'ANDRA réalise son inventaire des déchets radioactif seule et ne collabore par avec les associations de protection de l'environnement. Elle est juge et partie, ce qui n'a jamais inspiré confiance aux associations, qui dénoncent cette situation.

Lors de la discussion du projet de loi relatif à la gestion des matières et des déchets radioactifs en 2006, les associations n'avaient pas non plus été consultées par le gouvernement.

"Pourquoi avoir organisé des simulacres de débats publics sur l’avenir du nucléaire pour en arriver là : une loi de plus qui fait le bonheur du lobby nucléaire qui a toujours milité pour l’enfouissement des déchets" déplorait le porte-parole de France Nature Environnement (FNE) Arnaud Gossement.

La FNE considère que l'Etat, en optant pour le stockage, "prend le risque d’un stockage souterrain irréversible des déchets radioactifs, exonère l’industrie nucléaire de toute obligation d’assurance du risque lié à ce stockage et ne garantit pas l’information du public sur les conditions et les risques de ce stockage". De plus, "aucune mesure de réduction à la source de ces déchets et de sortie intelligente du nucléaire" n'est prévue selon l'association.

"L'énergie atomique est comme un énorme avion que l'on aurait fait décoller sans avoir prévu de piste d'atterrissage" déclare le réseau Sortir du Nucléaire à propos du problème de la gestion des déchets. "Un crime contre les générations futures" s'insurge l'association.

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