Accessibilité Aller au contenu Circuit de Formule 1 à Flins : un projet en contradiction avec le Grenelle

Circuit de Formule 1 à Flins : un projet en contradiction avec le Grenelle

Publiée le 07 mai 2009 à 07:22 dans Actualité de l'environnement

Le projet de construction d'un circuit de Formule 1 dans les Yvelines à Flins fait face à un mur de protestations des associations locales et de défense de l'environnement, soutenus par Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno.

Projet circuit formule 1 Flins

"Il n'est pas question de sacrifier l'environnement pour un circuit de Formule 1" a déclaré la semaine dernière sur France 2 la secrétaire d'État à l'écologie Chantal Jouanno. "Sur ce lieu, on a un problème particulier qui est celui d'une nappe phréatique, une nappe d'eau qui alimente une grande partie de la région parisienne" a-t-elle expliqué.

"S'il y a des contraintes environnementales, on ne prend pas le risque de polluer la nappe d'eau", a-t-elle ajouté à propos de cet épineux projet. Une position qui rejoint celle du ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo :"il est sur des champs de captage d'eau, donc pour moi ce problème est réglé. De surcroît, ce sont des espaces qui sont réservés au schéma directeur régional d'Ile de France pour l'eau et pour une agriculture de proximité, une agriculture biologique" a-t-il déclaré sur BFM TV.

Les riverains, élus et écologistes mobilisés

De nombreuses associations locales se sont regroupées avec des associations de protection de l'environnement (Greenpeace, les Amis de la Terre, le WWF, la Fondation Nicolas Hulot, Alliance pour la planète...) pour protester contre le circuit de Flins : une grande manifestation est prévue le 16 mai prochain à Versailles.

Une lettre ouverte a été adressée au Chef de l'État Nicolas Sarkozy pour lui rappeler ses engagements pris dans le cadre du Grenelle de l'environnement, notamment le principe qu'il avait affirmé lors de son discours de clôture du Grenelle, selon lequel " tous les grands projets seront arbitrés en intégrant leur coût pour le climat et la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé".

Les nombreuses nuisances liées au choix du site et au circuit sont pointées du doigt : emplacement sur une nappe phréatique, renoncement à un site d'agriculture biologique, nuisances sonores considérables pour les riverains et ce, au moins 200 jours par an afin de rentabiliser le circuit, parking trop petit pour accueillir tous les spectateurs et nombreux encombrements routiers en perspective, dévaluation immobilière dans tous les alentours...
Sans compter les émissions de gaz à effet de serre rejetées par les automobiles présentes sur le circuit et celles utilisées pour se rendre sur le site, les capacités des trains SNCF sur le réseau Saint-Lazare ne pouvant pas accueillir 120 000 spectateurs en quelques heures.

Une volonté du président du Conseil général des Yvelines

Pierre Bédier, président du Conseil général des Yvelines, défend ardemment la construction du circuit, persuadé qu'il "s'inscrit dans le cadre d'un projet plus vaste de vallée de l'automobile et de la mobilité durable qui vise à protéger et créer de l'emploi dans la filière automobile qui produira les véhicules propres de demain". Il est soutenu par les maires des Mureaux et de Flins.

Il a répondu début avril aux nombreuses protestations, notamment de Nicolas Hulot et d'Anne le Strat, adjointe au maire de Paris, à travers une page publiée dans le Monde.

"Disons-le tout net : nous avons passé l'âge de jouer aux petites voitures et n'avons pas attendu les bons conseils pour affronter les défis écologiques en vallée de Seine. Les arguments employés par les adversaires d'un projet aussi innovant sont inutilement caricaturaux et blessants. Exprimés sans documentation ou discussion préalables, ils manquent d'honnêteté intellectuelle et passent à côté du sujet" a-t-il affirmé, défendant "une exigence environnementale", "une occasion de développement économique" et "l'avenir de l'industrie automobile".

Le coût du circuit est estimé à 112 millions d'euros, payé par le contribuable. La décision de l'organisation d'un Grand Prix de Formule 1 en France, qui succèdera à celui de Magny-Cours sera prise prochainement par Bernie Ecclestone, grand argentier de la Formule 1.

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