Accessibilité Aller au contenu Marée noire : pas encore de solution efficace pour stopper le pétrole

Marée noire : pas encore de solution efficace pour stopper le pétrole

Par Josselin Renaud. Publiée le 12 mai 2010 à 14:13 dans Actualité de la pollution et des accidents d'entreprises

Trois semaines après l'explosion au large des Etats-Unis de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, la compagnie British Petroleum (BP) et les autorités américaines ne trouvent pas de solutions efficaces d’endiguement. L’un des écosystèmes les plus riches du monde est menacé.

Oiseau souillé par une marée noire

Le pétrole se déverse toujours à un débit d’environ 800 000 litres par jour dans le golfe du Mexique. Ce week-end, l’installation d'un dôme géant d'une centaine de tonnes a échoué à cause de la formation de cristaux de glace empêchant le dispositif de fonctionner comme prévu. Un nouveau dôme plus petit est actuellement mis en place. Sa petite taille signifie qu'il sera moins efficace pour contenir le pétrole.

Un puits de secours pour boucher définitivement le puits principal est en cours de forage mais l’opération pourrait prendre près de trois mois. BP a aussi commencé à injecter des produits chimiques dispersants, directement à l'endroit de la fuite. Ils sont censés réduire la nappe de pétrole en petites particules qui se dégraderont plus facilement. Plus de 110 000 litres de produits ont déjà été utilisés : leur impact sur l'environnement inquiète les autorités de Louisiane et les écologistes.

Le pétrole a déjà touché des îles inhabitées de Louisiane. Des boulettes de goudron atteignent les îles-barrières qui protègent le golfe de Mobile, dans l'Alabama.

Lundi, le président Barack Obama est intervenu sur la nécessité de consulter « des experts indépendants » et « que tous les points de vue s'expriment pour identifier des solutions ».

Toutes les solutions sont bonnes à prendre

BP improvise et avance l’idée d’ injecter sous très haute pression un tas de débris pour stopper la fuite. Une méthode qui ne pourrait être opérationnelle qu'au bout de deux semaines.

En dépit d’une solution d'urgence efficace pour arrêter l'hémorragie de pétrole, BP se lance dans la communication : la compagnie a ouvert un site Internet dédié à la marée noire. Les internautes peuvent y suivrent les opérations en cours mais aussi suggérer des solutions alternatives. Les plus pertinentes seront étudiées par les ingénieurs de la compagnie pétrolière.

Une association américaine "Matter of trust" récupère des cheveux sur tout le continent pour en remplir des bas afin d'en faire des éponges à pétrole. La police du comté de Walton, en Floride, préconise l’utilisation de paille pour protéger ses côtes. La paille absorberait le pétrole et ne laisserait apparemment aucun déchet toxique.

Un écosystème unique déjà souillé

La pollution menace la faune et la flore, les plages et les réserves naturelles de quatre Etats (Alabama, Lousiane, Mississippi et Floride). Les premiers animaux ont été atteints par la marée noire en Louisiane. Des oiseaux et des tortues marines couverts de pétrole ont été retrouvés au Breton National Wildlife Refuge, l’une des plus anciennes réserves naturelles des Etats-Unis.

Plusieurs kilomètres de barrières flottantes ont été étendues pour protéger les zones marécageuses et les réserves sauvages du golfe du Mexique. Quelque 400 espèces pourraient être touchées, des tortues marines aux cachalots, aux requins ou aux thons, en passant par les oiseaux migrateurs.

Certains petits groupes d’animaux comme les dauphins à gros nez, risqueraient d’être décimés. La nappe arrive à un moment délicat pour la faune car la période de reproduction a commencé pour de nombreuses espèces, à l'image des truites ou des crevettes.

Pour consulter le site Internet de BP sur la marée noire, cliquez sur le lien suivant : http://www.deepwaterhorizonresponse.com/

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