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Pollution de la Crau : "piètre qualité" de l'oléoduc qui s'est rompu

Publiée le 19 juin 2012 à 13:09 dans Actualité de la pollution et des accidents d'entreprises

En août 2009, l'oléoduc traversant la plaine de la Crau dans les Bouches-du-Rhône s'était rompu : 4 500 tonnes de pétrole avaient été déversés dans cette réserve naturelle exceptionnelle, polluant durablement le site. L'enquête menée par le juge d'instruction vient de s'achever.

Pollution de la Crau en août 2009

5 hectares de steppe, abritant des espèces rares, ont été dévastés en août 2009 par les 4 500 tonnes de pétrole ayant fui, suite à la rupture d'un oléoduc traversant la réserve.

"La destruction de cet habitat est irréversible. Il s'est façonné en 10 000 ans : c'est un peu comme si on badigeonnait de pétrole la grotte de Lascaux !" avait déclaré le CEEP, co-gestionnaire de la réserve naturelle de Coussouls de Crau avec la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône. Des traces d'hydrocarbures avaient été également relevées dans la nappe phréatique située sous la steppe.

L'oléoduc qui s'était rompu est géré par la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE), appartenant pour 50 % à Total et 50 % à Exxon. SPSE avait pris en charge les travaux de dépollution qui consistaient à enlever une couche de 40 centimètres sur le sol pollué, à l'aide de tractopelles, nécessitant la rotation de 1 600 camions.

Les méthodes de dépollution avaient été très contestées. "La circulation se fait de manière désordonnée : les engins roulent et écrasent végétaux et animaux sur plus de 13 ha de milieu naturel protégé. Aucune voie d’accès n’a été définie en accord avec la Réserve Naturelle" expliquait France Nature Environnement (FNE), déplorant le manque d'information nécessaire au bon déroulement de l'opération.

SPSE avait été mis en examen en octobre 2010 par la juge d'instruction de Tarascon, Ghislaine Roque, pour "déversement par personne morale de substances nuisibles et mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence".

Selon le rapport, SPSE n'aurait pas tenu compte de quatre incidents antérieurs ; la "piètre qualité" des tubes de l'oléoduc a été soulignée. L'affaire sera prochainement renvoyée devant une juridiction pénale.

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