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Algues vertes en Bretagne : l'Etat ne prend aucune mesure

Publiée le 10 août 2009 à 09:19 dans Actualité de la pollution et des accidents d'entreprises

La préfecture des Côtes-d'Armor "fait appel à la responsabilité de tous" concernant les algues vertes qui envahissent le littoral breton. En clair, elle laisse les communes se débrouiller avec cette inquiétante pollution.

Algues vertes en Bretagne

Après la mort de 2 chiens en juillet 2008 et celle d'un cheval la semaine dernière, tous victimes d'un oedème pulmonaire lié aux émanations d'hydrogène sulfuré émis par la décomposition des algues vertes, les associations, riverains et élus locaux sont en colère.

Ils se sont réunis hier pour clamer leur indignation envers les services de l'Etat et la préfecture, qui ne prennent aucune mesure pour lutter contre l'extension de ces algues vertes. Ces dernières prolifèrent sur le littoral à cause de l'apport massif de nitrate, de phosphore et d'azote provenant de l'agriculture intensive et des élevages de porcs de la région.

Pas de mesures particulières selon la préfecture

La préfecture des Côtes-d'Armor a estimé qu'il n'y avait pas lieu de "prendre des mesures particulières" et appelle "à la responsabilité de chacun". "Comme pour toute activité, il appartient à chacun de s'informer sur la sécurité et les réglementations particulières" a déclaré le secrétaire général de la préfecture Philippe De Gestas-Lesperoux.

En 2007, l'Etat avait été reconnu coupable de carences "dans la mise en œuvre des réglementations nationale et européenne", constituant "une faute de nature à engager sa responsabilité, et que cette faute est en relation directe avec la pollution nitratée des eaux à l’origine du phénomène des marées vertes dans les baies de Saint Brieuc et de Douarnenez".

ll a également a été condamné en 2008 par la Cour de justice européenne pour la non application des règles européennes en matière de lutte contre la pollution de l’eau aux nitrates, notamment en Bretagne.

Les communes paient pour enlever ces algues dangereuses

Ce sont les communes qui doivent prendre en charge les frais de ramassage des algues vertes. Un coût pharaonique de 150 000 euros pour une petite commune de 480 habitants comme celle de Saint-Michel-en-Grève, où le cheval est décédé. Son maire, René Ropartz, a été mis en cause au même titre que l'Etat dans l'affaire du cheval et de l'intoxication de son cavalier, victime d'un malaise : il a été défendu par tous les manifestants réunis hier.

Des témoignages, notamment d'une personne tombée dans le coma en 1999 alors qu'elle travaillait sur la plage et d'un médecin de Lannion, qui a constaté la dangerosité des émanations de ces algues vertes sur les humains en soignant notamment le propriétaire du cheval, relancent la polémique sur leurs conséquences sanitaires.

Selon le docteur Claude Laisné du CNRS de Rennes interrogé sur France Info, l'hydrogène sulfuré est "un poison très toxique". Lorsqu'un amas d'algues se forme, si l'on perce la croûte qui se forme au-dessus, "une grande quantité de gaz se libère" et "ça peut être mortel" affirme-t-il.

"L'Etat est au courant" ajoute-t-il. Il ne faut pas attendre "qu'il y ait un drame encore plus grave que celui qu'on vient de voir" prévient Claude Laisné, qui rappelle le devoir d'information de l'Etat envers la population sur les risques sanitaires de ces algues vertes.

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