La limite planétaire est un seuil fixé, au-delà duquel les conséquences sont désastreuses et irréversibles pour le vivant. Le niveau atteint par la pollution chimique aujourd'hui partout sur la planète, oblige les scientifiques à tirer la sonnette d'alarme.
Une équipe scientifique avait publié, en 2009, dans la célèbre revue Nature une étude qui déterminait 9 "paliers" capitaux à ne pas franchir, pour la bonne préservation du vivant et de notre environnement.
Ces paliers sont les suivants : érosion de la biodiversité, pollution atmosphérique, perturbation du cycle de l'eau douce, quantité d'azote et de phosphore rejetés dans l'environnement, pollution chimique, changement climatique, changement d'affectation des sols, acidification des océans, appauvrissement de la couche d'ozone, perturbation du cycle de l'eau douce.
Quatre limites planétaires ont été franchies à ce jour : le changement climatique, l'érosion de la biodiversité, les changements d'affectation des sols et la perturbation des cycles biogéochimiques de l'azote et du phosphore.
Pollution chimique de l'environnement hors norme
Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a évalué l'impact du cocktail de produits chimiques synthétiques et d'autres "nouvelles entités" inondant l'environnement, sur la stabilité du système Terre. L'introduction de nouvelles entités dans la biosphère est tout simplement le rejet dans l'environnement d'éléments qui n'existent pas à l'état naturel.
Les scientifiques estiment que la pollution chimique de l'environnement aujourd'hui a atteint un seuil critique, a franchi la "limite planétaire".
La pollution de l'environnement par les pesticides, engrais chimiques, substances médicamenteuses, produits chimiques divers et notamment plastiques, a atteint un tel niveau que les dégâts causés ne sont pas "réparables". Les chercheurs affirment que les rejets de produits chimiques mettent en danger le système terrestre.
"La masse totale de plastiques sur la planète représente désormais plus du double de la masse de tous les mammifères vivants, et environ 80 % de tous les plastiques produits restent dans l'environnement" explique le Stockholm Resilience Center de l'Université de Stokholm.
S'engager dans l'économie circulaire
Pour réduire la production et les rejets de polluants, les chercheurs appellent à mettre en place des actions immédiates, en se fondant sur les principes de l'économie circulaire. "Nous devons travailler à la mise en place d'un plafond fixe sur la production et le rejet de produits chimiques", déclare Carney Almroth, chercheuse et professeure à l'université de Gothenburg.
"Et passer à une économie circulaire est vraiment important. Cela signifie changer les matériaux et les produits afin qu'ils puissent être réutilisés et non gaspillés, concevoir des produits chimiques et des produits pour le recyclage, et un bien meilleur dépistage des produits chimiques concernant leur sécurité et leur durabilité, tout au long de leur impact au sein du système terrestre" a ajouté Sarah Cornell, du Stockholm Resilience Centre.