Accessibilité Aller au contenu Sous pression, les banques françaises renoncent à financer les projets de mines de charbon en Australie

Sous pression, les banques françaises renoncent à financer les projets de mines de charbon en Australie

Publiée le 09 avril 2015 à 13:22 dans Éco-gestes énergie

BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole se sont engagés par écrit à ne pas participer au financement de la mine de charbon géante, baptisée Alpha Coal, située dans le bassin de Galilée en Australie, près de la grande barrière de corail.

Sous pression, les banques françaises renoncent à financer les projets de mines de charbon en Australie

C'est un projet très critiqué qui a vu le jour en Australie l'été 2012 : l'ouverture d'une immense mine de charbon appartenant au groupe indien GVK, implantée près de la grande barrière de corail.

A l'heure où tous les pays doivent s'engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de lutter contre le changement climatique, où la biodiversité n'a jamais été autant menacée dans le monde, le ministre de l'environnement australien a donné son feu vert pour investir dans les énergies fossiles. De surcroît dans une zone très sensible, située près d'un réservoir de biodiversité unique au monde, la grande barrière de corail.

Le ministre de l'environnement australien Tony Burke a beau assurer que de nombreuses obligations de protection de l'environnement sont mises en oeuvre autour de ce projet, il fait polémique.

Sous la pression de nombreuses associations environnementales internationales, notamment les Amis de la Terre, Greenpeace, Market Forces ou encore 350.org, les trois plus grande banques françaises se sont totalement retirées du financement du projet Alpha Coal.

Des banques vertueuses ?

La Société Générale, BNP Paribas et le Crédit Agricole ont-elles pris conscience de l'importance de l'enjeu climatique et environnemental ? Pas vraiment. Cette décision s'apparente plutôt à de la communication et de la gestion de risque, selon les ONG.

Les Amis de la Terre rappellent que les financements des banques françaises au secteur du charbon ont augmenté de 218 % entre 2005 et 2013. 

"Les investissements dans le secteur du charbon deviennent de plus en plus risqués financièrement et économiquement. Le financement d’une des principales énergies responsables du réchauffement de la planète peut également faire très mal à la réputation des grandes banques, surtout en France qui accueillera la Conférence des Parties des Nations-Unies sur le changement climatique en décembre 2015" souligne Yann Louvel, coordinateur de la campagne climat et énergie de BankTrack.

"D’autres projets charbonniers pourraient voir le jour grâce aux banques françaises. Or 88 % des réserves totales de charbon au monde doivent rester dans le sol si nous voulons pouvoir rester en dessous-du seuil de 2 °C (de réchauffement planétaire, seuil fixé par le GIEC, ndlr) et il est donc urgent que les banques françaises s’engagent dès cette année à mettre un terme à leurs financements au secteur du charbon" rappelle Lucie Pinson des Amis de la Terre.

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