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Le viticulteur bio qui ne voulait pas traiter ses vignes relaxé en appel

Publiée le 05 décembre 2014 à 07:16 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

Emmanuel Giboulot, viticulteur bio installé en Côte-d'Or, avait été condamné en avril à une amende pour avoir refusé de traiter ses vignes. La cour d'appel vient de le relaxer.

Le viticulteur bio qui ne voulait pas traiter ses vignes relaxé en appel

L'histoire avait fait grand bruit dans le milieu de la viticulture et avait remis sur le tapis l'usage intensif des pesticides dans l'agriculture française.

Un arrêté préfectoral avait imposé en juin 2013 de traiter de manière préventive un grande partie des vignes de la Côte-d'Or avec un insecticide pour lutter contre la cicadelle, insecte vecteur d'une maladie mortelle des vignes appelée flavescence dorée.

Emmanuel Giboulot refuse alors de traiter ses vignes, cultivées depuis 30 ans en biodynamie. L'insecticide requis par la préfecture n'est pas sélectif : il détruit la cicadelle, mais également la faune et les insectes auxiliaires indispensables à l'équilibre des écosystèmes de la vigne.

Condamnation puis relaxe

Le viticulteur est condamné au printemps 2014 à 1000 euros d'amende dont 500 euros avec sursis. Cette condamnation a suscité une forte indignation et mobilisation, à l'heure du plan Ecophyto 2018 censé réduire de moitié l'usage des pesticides en France d'ici 2018.

"Le préfet n'était pas compétent pour imposer un traitement des vignes dans la mesure où il n'y avait pas de situation d'urgence" souligne l'avocat du viticulteur, maître Benoist Busson. Trois ceps de vignes se révèlent au final infectés dans tout le département.

Emmanuel Giboulot vient d'être relaxé en appel et justifie son choix de ne pas traiter. "Il ne s'agit pas de ne rien faire mais d'avoir une action responsable avec la détection et l'arrachage des pieds malades et d'appliquer des traitements uniquement quand il y a véritablement danger en cernant davantage les zones de traitement" a-t-il déclaré.

"Si j'avais eu un foyer (de flavescence dorée, ndlr) à ma porte, j'aurais sans doute utilisé les traitements" a-t-il ajouté, soulignant qu'il ne devait pas y avoir d'omerta sur le sujet. La recherche et les essais des viticulteurs bio avance afin de trouver d'autres traitements contre la cicadelle, notamment grâce à des prédateurs de cet insecte.

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