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Un viticulteur bio devant la justice pour avoir refusé de traiter ses vignes

Publiée le 24 février 2014 à 07:22 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

La famille d'Emmanuel Giboulot cultive des parcelles de vignes en bio à Beaune depuis 30 ans. Refusant de suivre l'arrêté préfectoral imposant le traitement des vignes avec un insecticide, il comparaît aujourd'hui devant la justice.

Vignes raisin

Emmanuel Giboulot doit se présenter devant le tribunal correctionnel de Dijon pour avoir refusé de traiter avec un insecticide ses cépages de Chardonnay et de Pinot noir contre la flavescence dorée, une maladie particulièrement destructrice pour la vigne, transportée par un insecte appelé cicadelle.

C'est un arrêté préfectoral du mois de juin qui a imposé à tous les viticulteurs du département de la Côte-d'Or de traiter leurs vignes avec l'application d'un insecticide.

Un seul insecticide naturel, le Pyrevert, obtenu à partir de l'extraction des fleurs de chrysanthème est autorisé en bio. Même s'il est naturel, le Pyrevert reste un insecticide et est nocif pour l'environnement, le viticulteur et la faune et la flore présente sur l'exploitation.

Empoisonner ses propres terres

"J'ai refusé de faire ce traitement systématique dans la mesure où il n'y avait pas de foyer avéré dans le département" explique Emmanuel Giboulot. "Je ne voulais pas utiliser de produits chimiques dans mes parcelles, que ma famille cultive en bio depuis 1970. Je suis donc jugé pour avoir refusé d'empoisonner mes propres terres" explique-t-il.

Selon son avocat, la préfecture a fait du zèle et l'arrêté préfectoral est illégal, car Beaune ne faisait pas partie des communes voisines des foyers de flavescence. Dans un contexte de réduction de moitié de l'utilisation des pesticides en France avec le plan Ecophyto 2018, la préfecture demande encore de traiter tout le département, plutôt que de se concentrer sur la zone contaminée. 

Des pétitions, comités de soutien et de nombreuses associations sont au côté du viticulteur. Il encourt jusqu'à 6 mois d'emprisonnement et 30 000 euros d'amendes.

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