Accessibilité Aller au contenu Le traitement de l'eau polluée aux pesticides coûte 54 milliards d'euros par an

Le traitement de l'eau polluée aux pesticides coûte 54 milliards d'euros par an

Publiée le 03 novembre 2011 à 10:00 dans Actualité de l'eau et de l'alimentation

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) du ministère de l'écologie a publié un rapport sur le traitement de la pollution des eaux liée aux rejets de polluants agricoles. Le coût s'élève à 54 milliards d'euros par an.

Épandage de pesticides

L'étude du CGDD a pour objectif d'évaluer des coûts directs de la dégradation de la qualité des ressources et milieux aquatiques, due aux excédents d’engrais azotés et de pesticides d’origine agricole.

Le CGDD a évalué, du point de vue des ménages français, ce que coûterait une absence de pollution de l'eau par les pesticides et engrais issus de l'agriculture intensive.

"Les dépenses additionnelles évaluées des ménages générées par ces pollutions liées aux excédents d’azote et de pesticides d’origine agricole se situeraient au minimum dans une fourchette comprise entre 1 000 et 1 500 millions d’euros, dont 640 à 1 140 millions d’euros répercutés sur la facture d’eau" explique le rapport. Pour les ménages habitant dans les zones les plus polluées, ce coût pourrait atteindre 494 euros par ménage ou 215 euros par personne.

Le traitement de tous les excédents agricoles dissous dans l'eau coûterait aux français 54 milliards d'euros par an. Le coût de la dépollution complète des nappes phréatiques serait supérieur à 522 milliards d'euros.

Ce rapport met en avant les défauts du modèle français, qui privilégie le financement curatif des pollutions, bien plus cher que la prévention de ces pollutions agricoles, "tout en négligeant les conséquences environnementales et sanitaires d’une ressource dégradée" souligne un rapport de la Cour des Comptes.

"Les coûts très élevés que l’étude met en évidence pour le traitement a posteriori des milieux aquatiques font ressortir l’intérêt d’agir en amont pour réduire à la source les épandages" rappelle la Cour de Comptes, insistant sur l'importance de mettre en oeuvre les engagements du Grenelle de l'environnement, notamment sur la réduction des pesticides du plan Ecophyto 2018.

Un plan, dont l'objectif fixe la réduction de moitié de l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici 2018 en France, qui ne porte pas ses fruits pour le moment, puisque le recours aux pesticides est resté stable sur la période 2008-2010 selon le ministère de l'agriculture.

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