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Servier : un laboratoire plutôt serein

Par Annabelle Alix. Publiée le 23 août 2011 à 10:40 dans Actualité de la santé

Huit mois après l’explosion du scandale sur le Mediator, les choses ont avancé. Des plaintes ont été déposées au pénal, un fonds d’indemnisation a été créé pour les victimes. Mais le laboratoire Servier, quant à lui, se défend toujours de tout soupçon.

Mediator

Jeudi 4 août, un fonds d’indemnisation pour les victimes du Mediator a été créé. Hors du cadre de la procédure pénale dont l’issue reste encore incertaine, les victimes du Mediator se sont vues conférer le droit d’obtenir réparation de leur préjudice. Elles pourront en user dès septembre. Mais si la responsabilité du médicament est avérée, celle du laboratoire qui l’a fabriqué durant de nombreuses années reste encore à prouver. Celui-ci devra répondre des chefs d’homicides et blessures involontaires, de tromperie aggravée et d’escroquerie devant les tribunaux pénaux. Les soupçons qui pèsent contre lui pourraient nuire à son image. Pourtant, le scandale du Mediator n’a eu aucun impact sur les ventes, affirme Lucy Vincent, porte-parole du laboratoire Servier, dans une interview pour le magazine L’usine nouvelle.

« Notre recherche est très active, grâce au quart de notre CA investi en R&D, à nos collaborations extérieures, et à nos investissements dans les entreprises de biotechnologie à travers le monde », explique Lucy Vincent, rappelant ainsi l’importance et l’utilité du laboratoire. « Nos trois derniers produits mis sur le marché sont chacun premiers dans leur classe thérapeutique : ostéo-articulaire, psychiatrique, cardiovasculaire. » Le caractère parfois nouveau des molécules employées induit selon elle une certaine prise de risque, toutefois justifiée par les promesses thérapeutiques qu’elles présentent pour des « patients qui ne pourraient pas être soignés par ce qui existe déjà ». Et les effets indésirables ne sont pas toujours immédiatement perceptibles. Mais « nos molécules sont mises à l'épreuve tous les jours par les patients et les médecins », affirme-t-elle. Donc si elles « n’avaient pas d'effet, étaient inacceptables ou n'amélioraient pas les conditions des malades, elles seraient rejetées au cas par cas. » Cela n’a pas été le cas du Mediator… Qui donc est passé à côté de la détérioration cardiaque de certains patients consommateurs de cet anti-diabétique et en a poursuivi le traitement ?

Huit mois après les faits, le laboratoire inquiété dans l’affaire du Mediator s’estime donc toujours hors de cause, en pointant d’un côté une prise de risque justifiée, et de l’autre des prescripteurs et consommateurs satisfaits… et trop peu vigilants… ? « Les patients diabétiques, qui sont susceptibles de prendre notre médicament, sont aussi susceptibles d'avoir des anomalies des valves cardiaques. C'est une population déjà à risques, ce qui peut expliquer que le médecin, si les faits s'aggravent, puisse mettre cela aussi bien sur le compte de la maladie, ou d'autres médicaments, que sur le compte du Mediator », nuancera finalement la porte-parole de chez Servier.

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