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Gaz de schiste : lancement d'une mission d'inspection

Publiée le 07 février 2011 à 08:52 dans Actualité de l'énergie

Les ministères de l'écologie et de l'énergie ont annoncé le lancement d'une mission d'inspection sur les gaz et huiles de schiste, afin de clarifier leurs enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Les méthodes d'extraction de ce gaz sont particulièrement polluantes et nocives pour l'homme et l'environnement.

Torchère

Le gaz de schiste est une forme de gaz naturel disséminé dans des roches sédimentaires argileuses, profondes et imperméables appelées schiste. Les Etats-Unis exploitent massivement ce potentiel de gaz naturel, qui représente déjà plus de 10 % de leur production gazière. Le procédé intéresse également le Canada, l'Australie, l'Asie et l'Europe.

Mais l'extraction du gaz de schiste est particulièrement nocive pour l'environnement et la santé humaine. La couche de schiste située entre 2 et 3 km de profondeur doit être forée. La roche est fracturée à l'aide de milliers de litres d'eau, de sable et de produits chimiques envoyés sous haute pression. Le gaz alors libéré de la roche est évacué vers des réservoirs ou des pipelines.

Cette technologie a de lourdes conséquences environnementales et sanitaires. "Outre la pollution visuelle induite par la multiplication des puits de forage dans le paysage (ces derniers doivent être nécessairement rapprochés), il faut considérer les impacts sur les nappes phréatiques, la faune et la flore ainsi que les émissions des gaz à effet de serre engendrées par la production" rappelle le WWF.

15 millions de litres d'eau chargés d'adjuvants chimiques seraient nécessaires pour une fracturation, avec d'importants risques de contamination des nappes phréatiques, l'eau étant chargée en métaux lourds notamment. 200 allers retours de camions sont nécessaires pour l'acheminement des matériaux de chantier, de l'eau, des produits et du gaz pour chaque fracturation. Un seul puits peut être fracturé jusqu'à 14 fois.

Des autorisations de recherche pour Total et Schuepbach

L'ancien ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo a signé l'autorisation de permis exclusifs de recherche de gaz de schiste au groupe Total associé au Texan Schuepbach Energy, dans le sud de la France, au sein du Parc national des Cévennes et dans un axe allant de Montpellier à Valence. Une décision diamétralement opposée aux principes du Grenelle de l'environnement, qui fragilise encore sa crédibilité.

Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, et Eric Besson, ministre de l'énergie, ont lancé une mission afin "d’éclairer le gouvernement sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux des hydrocarbures de roche-mère (gaz et huiles de schiste)".

Un "éclaircissement" ardemment réclamé par les élus locaux, les riverains et les associations de protection de l'environnement, qui s'insurgent contre ces autorisations de permis de recherches délivrés aux géants français et texans de l'exploitation des hydrocarbures.

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