Une étude américaine menée par les chercheurs du Centre de recherche sur le cancer du sein et l'environnement (BCERC) a révélé que certains polluants accentueraient une puberté précoce et un risque de cancer du sein chez des jeunes filles.
Les jeunes filles américaines ont une tendance à une puberté précoce, qui ne serait pas uniquement dû à l'augmentation de l'obésité aux Etats-Unis.
Certains polluants présents dans l'environnement sont pointés du doigt par les chercheurs du BCERC. Ils ont relevé dans les urines de fillettes âgées de 7 à 9 ans des substances telles que les phénols agissant comme des oestrogènes, des phtalates et des phytoestrogènes qui sont tous des perturbateurs endocriniens, c'est-à-dire qu'ils agissent sur le développement, la croissance, la reproduction et le comportement des individus.
30 % des jeunes filles qui présentaient ces substances dans leur sang ont vu leur poitrine se développer précocement ; les poils pubiens de 22 % d'entre elles ont également poussé très tôt. Certaines jeunes filles ont une puberté très précoce dès l'âge de 8 ans.
Les risques des cancers du sein sont accentués chez les jeunes filles à la puberté précoce. Le Professeur Sultan du service endocrinologique et pédiatrique au CHU de Montpellier a confirmé au Quotidien du Médecin que les taux relevés par l'étude américaine "peuvent perturber le développement pubertaire et entraîner un risque de complication plus tard dans la vie et notamment de cancer du sein". Il relève également certaines "régions" où l'on assiste à des "épidémies" de puberté précoce.
Cette étude relance une fois de plus les débats sur les produits chimiques présents dans l'air, l'eau, le sol et leurs conséquences sur la santé humaine. Les phtalates, intégrés dans de nombreuses matières plastiques et des produits de consommation courante, sont régulièrement condamnés par les scientifiques : ils ne font l'objet d'aucune interdiction de commercialisation pour le moment.
