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Eau du robinet : polémique sur ses éventuels risques sanitaires

Publiée le 06 juillet 2009 à 07:50 dans Actualité de la santé

Un comité scientifique et le WWF avaient formulé des mises en garde contre les effets de l'eau du robinet sur les personnes souffrant d'un cancer. L'Académie nationale de médecine, de pharmacie et de l'eau s'insurgent contre ces recommandations.

Boire l'eau du robinet

"Nous conseillons aux personnes malades du cancer ou qui sont passées par la maladie de ne boire quotidiennement de l’eau du robinet que si elles sont sûres de sa qualité, et sinon de s’équiper d’un filtre de qualité ou de boire de l’eau en bouteille" déclarait un collectif regroupant des médecins, notamment David Servan Schreiber, le Prix Nobel de médecine Luc Montagnier, des scientifiques et le WWF.

Le collectif relevait dans un communiqué que "la qualité de l’eau varie selon les régions et selon les périodes de l’année, en raison de l’activité agricole. De fait, des personnes fragilisées peuvent être exposées sans le savoir à des taux de nitrates et de pesticides supérieurs aux normes".

De surcroit, il notait l'absence d'évolution des normes de qualité "malgré les nouvelles connaissances sur des polluants à effet hormonal (certains pesticides, certaines hormones, le bisphénol A...) ou sur la présence de dérivés médicamenteux".

Les académies s'opposent à ce constat

L’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de pharmacie et l’Académie de l’eau ont réagit en contestant les recommandations du collectif. Elles les considèrent comme "à la fois un déni de la science, un mépris de la médecine et une atteinte au respect des patients".

Les risques potentiels de l’eau potable dans la survenue éventuelle de cancers et l’aggravation de l’état des personnes atteintes de cancer ne reposent que sur "des hypothèses, dont l’accumulation ne suffit pas à faire une vérité scientifique" selon les académies.

"Oui, les ressources en eau sont exposées à diverses contaminations et il faut tout faire pour améliorer cet état" admettent-elles, mais les pays développés, et en particulier la France, se sont dotés "d’un cadre très rigoureux". Les dépassements temporaires des normes sanitaires sont encore loin des valeurs à risques selon elles.

Les académiciens ont déjà contesté de nombreuses alertes de ce type, notamment sur les risques liés aux cosmétiques pour les bébés et à l'utilisation du téléphone portable. Ils avaient notamment fait scandale pour avoir longtemps ignoré les risques liés à l'amiante.

Une étude épidémiologique poussée sur l'eau du robinet, réalisée par des laboratoires indépendants, permettrait de mettre tout le monde d'accord.

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