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Thon rouge : ouverture de la pêche pour cette espèce menacée

Publiée le 07 avril 2009 à 06:45 dans Actualité de la biodiversité

La saison de la pêche au thon rouge débute le 15 avril. Symbole de la surexploitation des ressources, la pêche de cette espèce menacée est régulée par des quotas, estimés insuffisants pour les scientifiques et largement dépassés par la pêche illégale.

Thon pêchés à terre

A la veille de l'ouverture de la pêche, l'Union Européenne a fixé les quotas de thon rouge : 22 000 tonnes en 2009 et 19 950 tonnes en 2010. Quotas de pêche trop élevés pour les scientifiques, qui diagnostiquent tous la surexploitaiton de cette espèce ainsi que la difficulté de son renouvellement, la pêche n'ayant pas été interdite pendant la période de reproduction. Ils réclament des quotas de 15 000 tonnes.

Au delà des quotas européens, la pêche illégale fait des ravages. En 2007, alors que les quotas étaient fixés à 29 500 tonnes, 61 000 tonnes ont été réellement prélevées. La faute à une flotte de pêche surdimensionnée, subventionnée par l'Union Européenne jusque dans les années 2000.

Cette flotte de thoniers doit pêcher au minimum 42 000 tonnes de thon rouge afin de couvrir ses coûts selon le WWF. Il semble que le coût exorbitant de ces flottes modernes pousse les pêcheurs à pêcher illégalement pour survivre : ils doivent prélever plus du double des thons autorisés pour espérer rentabiliser leur saison de pêche.

Le WWF estime que la flotte méditerranéenne ne devrait pas excéder 229 thoniers, alors qu'elle en comprend 617 aujourd'hui. La France propose 3 millions d'euros de subventions par navire... pour les détruire. Insuffisant, selon les professionnels, qui préfèrent retourner en mer.

Tout semble inciter à la fraude, même si l'Europe assure que les contrôles seront renforcés, avec la présence d'observateurs à bord des thoniers.

La préservation du thon rouge pourrait être assurée par la mobilisation des restaurateurs et de la grande distribution, à l'image des restaurants de la principauté de Monaco, sommés par le Prince Albert de ne plus mettre de thon rouge à la carte, ou encore d'Auchan, annonçant début 2008 qu'ils arrêtaient la commercialisation du thon rouge dans tous leurs magasins. Préservation indispensable, pour sauvegarder l'espèce, mais également un maximum d'emplois chez les pêcheurs.

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