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L'Europe agit contre l'importation de produits issus de la déforestation

Publiée le 19 novembre 2021 à 06:39 dans Actualité de la biodiversité

La Commission Européenne a proposé un projet de règlement pour lutter contre la déforestation importée. Certains produits en provenance de surfaces déforestées ne pourront plus être vendus dans les pays membres de l'Union Européenne.

Arbres coupés et déforestation

Nous contribuons tous à la déforestation en achetant certains produits comme le soja, le café, le cacao, le boeuf, des meubles en bois exotique, des produits contenant de l'huile de palme... 

"Les importations de l’Union européenne représentent 16% de la déforestation liée au commerce mondial, ce qui en fait le deuxième destructeur mondial de forêts tropicales derrière la Chine et devant les Etats-Unis" explique le WWF dans un nouveau rapport. 

L'ONG rappelle que seule une législation ambitieuse et contraignante permettra de mettre un terme à la déforestation. Dans ce contexte, la Commission européenne a présenté le 17 novembre un projet de règlement pour lutter contre la déforestation importée : il sera présenté au Parlement européen en 2022.

Une première mondiale

Bruxelles veut donc interdire certains produits comme le cacao, le café, l'huile de palme, le bois exotique, le soja, si le producteur n'a pas prouvé qu'il n'a pas contribué à la déforestation des forêts tropicales pour son exploitation. 

L'Union Européenne se baserait sur des images satellite fournies par le satellite Copernicus. Le producteur qui voudra vendre ses produits en Europe devra fournir les coordonnées GPS de son exploitation et prouver grâce aux images satellite qu'il n'a pas récemment déforesté pour sa production. Si c'est le cas, ses produits ne pourront pas être vendus sur le marché européen. 

La date de coupe de la forêt qui sera retenue sera un point important des débats au Parlement européen en 2022, la proposition actuelle étant fixée au 31 décembre 2020. "On peut être plus ambitieux que cela" souligne Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen. 

"L’objectif n’est pas que demain, il n’y ait plus de café en Europe, mais que l’on puisse certifier que tout le café sur le marché soit “zéro déforestation”. Pour cela, il va falloir laisser deux ou trois ans aux opérateurs économiques pour qu’ils s’adaptent et accompagner les pays en développement, pour qu’ils fassent évoluer leurs filières de production" explique Pascal Canfin. 

Inclure le maïs et l'hévéa ? 

La proposition est saluée par les associations de protection de l'environnement, mais des déceptions sont à souligner : le maïs et le caoutchouc (issu de l'hévéa) ne font pas partie de la liste des produits. De plus, les forêts ne sont pas les seules à être surexploitées. D'autres surfaces abritant une riche biodiversité sont, elles aussi, menacées, comme les savanes, les tourbières, les zones humides, les prairies... Ces dernières ne font pas partie du projet de loi. 

"Notre objectif est d’accompagner les pays producteurs, notamment sur le continent africain, où l’on produit beaucoup de cacao, et où il y aura de plus en plus de production d'hévéa ou d’huile de palme. On veut accompagner les filières, les acteurs économiques, les pays concernés, vers des modes de production garantis sans déforestation, pour qu'ils puissent continuer à vendre sur le marché européen" souligne Pascal Canfin, faisant notamment référence à l'agroforesterie.

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