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La déforestation aggrave le risque de maladies émergentes

Publiée le 27 avril 2020 à 07:03 dans Actualité de la santé

Sous la présidence Bolsonaro, la déforestation en Amazonie atteint tous les records. En plus de la catastrophe environnementale et humaine qu'elle représente, la déforestation augmente les risques d'émergence de nouveaux virus et bactéries, contre lesquels l'homme a peu de moyens pour se défendre.

La déforestation aggrave le risque de maladies émergentes

En 2019, la déforestation de la forêt amazonienne a atteint son plus haut niveau depuis 10 ans (9 762 km²), particulièrement dans les réserves indigènes protégées. Durant la période d'août 2019 à mars 2020, le taux de déforestation a doublé par rapport à la même période en 2018-2019.

Cette situation est catastrophique pour la biodiversité et les populations locales. Mais elle peut aussi conduire à l'émergence de nouveaux virus, parasites et bactéries zoonotiques. 

"Les vertébrés sauvages, en particulier les rongeurs, les chauves-souris et les primates, abritent des agents pathogènes qui sont nouveaux pour le système immunitaire humain et, si nous détruisons leur habitat et nous nous mettons en contact plus étroit avec eux, nous pouvons augmenter le risque de nouveau pathogène" a déclaré à Mongabay Andy MacDonald, un écologiste spécialisé dans les maladies à l'Institut des géosciences de l'Université de Californie.

Déforestation = augmentation des zoonoses*

Les maladies infectieuses d'origine animale constituent une menace croissante pour la santé, la sécurité et les économies mondiales. L'une des principales raisons du transfert de maladie des espèces animales sauvages vers l'homme est la destruction des habitats, en particulier les forêts tropicales.

En 1998, de gros incendies en Indonésie ont créé des conditions permettant l'émergence du virus Nipah, particulièrement dangereux, avec un tableau clinique chez l’homme allant de l’infection asymptomatique à un syndrome respiratoire aigu et à une encéphalite mortelle.

Les chercheurs pensent que le déclenchement des incendies a poussé les chauves-souris frugivores à fuir leurs habitats forestiers, pour aller chercher de la nourriture dans les vergers cultivés par les hommes. Ensuite, les porcs ont mangé les fruits que les chauves-souris avaient entamés, s'infectant avec le virus et le transmettant ensuite aux populations locales. 

Des processus similaires pourraient être en cours en Amazonie, mais bien trop peu d'études existent sur le sujet.

On sait déjà que la déforestation augmente la transmission du paludisme. Andy MacDonald a déclaré que son équipe de recherche avait calculé qu'en 2008, une augmentation de 10% de la déforestation amazonienne, soit environ 1600 km² de coupes forestières supplémentaires, avait entraîné une augmentation de 3,3% de la transmission du paludisme, soit 9 980 cas supplémentaires dans la région.

* Zoonose : maladies et infections, dont les agents pathogènes se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l'être humain, et inversement.

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