Accessibilité Aller au contenu La fiabilité du label de pêche durable MSC remise en cause, pour ses certifications de pêcheries destructrices de l'environnement

La fiabilité du label de pêche durable MSC remise en cause, pour ses certifications de pêcheries destructrices de l'environnement

Publiée le 07 mai 2020 à 08:27 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

L'association Bloom épingle dans un rapport le label de certification "pêche durable" MSC. L'étude démontre que les pêcheries certifiées par le label MSC sont essentiellement destructrices et industrielles.

Label MSC

Le label "Marine Stewardship Council" (MSC), créé en 1997, avait pour but d'encourager une pêche respectueuse de l'environnement et de guider les consommateurs vers des produits de pêche durable.

Les critiques de ce label, de plus en plus nombreuses, ont été vérifiées par Bloom. L'ONG a procédé à une analyse exhaustive de toutes les pêcheries certifiées MSC depuis la naissance du label.

"Nos résultats révèlent de façon imparable l’ampleur de l’imposture du label MSC : à l’opposé de ses affirmations, le label MSC certifie en fait principalement des pêcheries industrielles destructrices" affirme Frédéric Le Manach, directeur scientifique de Bloom.

Greenwashing et clientélisme

Le label MSC met en avant dans sa communication les petits pêcheurs côtiers, ne représentant que 7 % des volumes de pêche certifiés entre 2009 et 2017 (mais 47 % des illustrations de communication).

La grande pêche industrielle, à fort impact environnemental, comme les chaluts de fond, dragues, sennes, a représenté 83% des volumes certifiés MSC entre 2009 et 2017 (mais seulement 32% de ses illustrations photographiques sur la même période).

Les critères d'accès au label sont particulièrement légers : seules les pêches à l'explosif et au poison sont interdites. De plus, il n'y a pas d'organisme indépendant chargé d'évaluer la pêcherie : le cabinet est choisi et rémunéré par la pêcherie elle-même.

"Le modèle du MSC repose sur la zone grise de la corruption : le clientélisme, la confusion des intérêts, la partialité" souligne Bloom.

L'ONG nous révèle également que les redevances sur les produits MSC vendus dans le commerce rapportent à la marque 25 millions d’euros par an, soit 80% de ses revenus. Le MSC possède près de 40 millions d’euros en avoirs nets (bâtiments, dépôts bancaires, placements financiers etc.), faisant du MSC un objet capitaliste classique très éloigné d’une association à but non lucratif...

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