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Minerais de sang : le Parlement européen oblige les industriels à la transparence

Publiée le 21 mai 2015 à 06:02 dans Actualité de la production et de la consommation responsable

Or, étain, tungstène, tantale... L'extraction et le commerce de ces minerais peuvent faire l'objet des pires atrocités : esclavage, viols, massacres, financement de milices armées... Le Parlement européen veut obliger les industriels à produire et s'approvisionner en minerais de manière responsable.

Minerais de sang : le Parlement européen oblige les industriels à la transparence

On les appelle les minerais de sang. Ils proviennent de Birmanie, de République démocratique du Congo, de Côte d'Ivoire, de République centrafricaine ou encore de Colombie.

Ces minerais sont extraits dans des zones de conflits sous couvert de groupes armés violents et prêts à tout pour prendre le contrôle des mines, en exploitant, terrorisant, violant et massacrant les populations locales.

Dans la zone est de la République démocratique du Congo, on estime à 3,5 millions le nombre de personnes tuées depuis une quinzaine d'années, dans le conflit lié à l'exploitation des ressources naturelles. En Afrique, 27 conflits sont directement attribués aux mines. 

L'Europe a une lourde responsabilité dans cette situation, représentant à elle seule un quart du commerce mondial de ces minerais. Le tungstène, l'or, l'étain et le tantale sont présents dans de nombreux matériels de notre quotidien : téléphones, tablettes, ordinateurs, voitures... 

Obligation de transparence pour les industriels

Les députés européens viennent d'exiger des entreprises qui produisent, importent et transforment les minerais qu'elles soient transparentes, avec un audit des exploitants, négociants, fondeurs et une traçabilité sur la provenance des minerais. 

Cette avancée est le fruit d'une mobilisation citoyenne, et d'un long travail des ONG, de la gauche et des Verts européens ; la droite, la Commission européenne et les libéraux défendant un aspect volontaire des entreprises sur le contrôle de leurs minerais, sans aucune obligation.

"Depuis mars 2014 et le début de cette initiative européenne, les entreprises des secteurs de l'automobile, de l'aéronautique et de l'électronique font pression en coulisses pour ne pas être obligées d'enquêter sur l’origine des minerais qu'elles utilisent dans leurs produits ni de rendre compte en la matière" souligne Amnesty International, félicitant une disposition courageuse votée à Strasbourg.

Le texte doit encore être examiné par des membres de la Commission, des parlementaires et ministres du Conseil européen. La version finale, pouvant encore être édulcorée, devrait voir le jour d'ici la fin de l'année.

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