Accessibilité Aller au contenu Veut-on vraiment éradiquer les algues vertes ?

Veut-on vraiment éradiquer les algues vertes ?

Publiée le 06 juillet 2010 à 05:26 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

L'amendement du député Marc Le Fur, déposé pour assouplir les normes en matière d'élevage, a instauré le doute sur la réelle volonté du gouvernement d'éradiquer les algues vertes qui envahissent le paysage breton. La région Bretagne marque sa désapprobation en suspendant sa présence au comité de suivi des algues vertes.

Algues vertes en Bretagne

Les algues vertes proviennent des nitrates générées par les 8 000 élevages porcins de Bretagne.

Baisser les contraintes en matière d'autorisation pour l'installation d'un élevage équivaut à favoriser la production de nitrates et la prolifération de ces marées vertes, dont les émanations d'hydrogène sulfuré ont tué un cheval l'été dernier.

C'est pourtant ce que proposait l'amendement déposé par le député breton Marc Le Fur, dans le cadre du projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, avec l'objectif de diminuer les distorsions de concurrence entre les éleveurs français et européens.

Un amendement qui laisse planer un doute sur la volonté réelle du gouvernement d'éradiquer le problème des algues vertes à la source.

Boycott de la Bretagne et des associations

La région Bretagne a décidé de suspendre sa participation à la réunion du comité de suivi des algues vertes, décision approuvée par le préfet de la région Michel Cadot.

"Quand nous nous sommes engagés avec l'État dans la lutte contre les algues vertes, c'était sur la base d'un partenariat de confiance" a déclaré le président de région Jean-Yves Le Drian.

"Dire la vérité, refuser l'anathème et la stigmatisation, travailler en transparence, c'est à ces conditions que le conseil régional s'est dit prêt à contribuer financièrement, même si ce n'est pas sa compétence... Aujourd'hui, je crains que l'esprit du comité de suivi ne soit entaché par ce qui vient de se passer: l'affaire de l'amendement Le Fur met du doute, la confiance a été cassée, il faut la rétablir" a-t-il expliqué.

Le comité de suivi estime que la lutte contre le problème des algues vertes passe nécessairement par une réforme du système agricole. La mutation en profondeur de l'agriculture bretonne ne semble pas faire partie du plan du gouvernement.

Le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire va devoir éclaircir la situation. Les groupes de travail continuent de plancher sur la mise en oeuvre du plan gouvernemental sur les algues vertes et la prochaine réunion du comité de suivi aura lieu au mois de septembre.

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