Accessibilité Aller au contenu La maltraitance à l'hôpital ne doit pas devenir ordinaire

La maltraitance à l'hôpital ne doit pas devenir ordinaire

Publiée le 27 janvier 2010 à 16:55 dans Actualité de la santé

La Haute Autorité de Santé (HAS) a commandé une étude sur la maltraitance dans les établissements de santé. Une montée des phénomènes de maltraitance ordinaire ou violente est constatée ces dernières années, aussi bien pour les malades que les personnels hospitaliers.

Mains personne âgée

Le plus grand risque concernant la maltraitance ordinaire dans les établissements hospitaliers est sa banalisation. "Quelqu’un qui a fait l’expérience d’un contact avec un établissement de santé a parfois pu avoir le sentiment d’avoir été abandonné, mal ou pas informé et d’avoir été insuffisamment écouté. Il s’est parfois vu imposer des attentes interminables et inexpliquées, des entraves et des contraintes qui paraissent absurdes" explique l'étude du HAS à propos de la maltraitance ordinaire.

L'étude du HAS, basée sur le témoignage des malades, de leurs proches et des personnels soignants, a pour objectif de cerner le phénomène de la maltraitance et de renforcer les solutions et les moyens pour les prévenir.

Les formes de maltraitance constatées sont diverses : les professionnels qui échangent et discutent entre eux en ignorant le patient présent dans la pièce, les professionnels qui n’entendent pas ce que leur disent les malades ou leurs proches, les menaces et humiliations, la culpabilisation des proches, leur mise à distance, le manque de disponibilité des professionnels, le rythme imposé des soins, le bruit, les dysfonctionnements d’une organisation complexe... Le patient a des droits qui peuvent être bafoués, tels que le droit à l'nformation, le soulagement de la douleur et le respect de la dignité.

Les cas de maltraitances se multiplient

En une année, le médiateur du pôle santé et sécurité des soins a traité 4 800 requêtes de maltraitances. Elles concernent en majorité les patients, mais également le personnel hospitalier parfois victime de comportements agressifs.

Un numéro a été mis en place en février 2008 pour les victimes de maltraitance, le 3977. Il a reçu 63 000 appels en un peu plus d'un an. 7 745 dossiers ont été ouverts par les employés du 3977 durant cette période : 4 sur 5 concernait des maltraitances. Ces dernières sont psychologiques dans un dossier sur quatre, financières pour 13 %, physiques pour 13 % ou le fait de négligences pour 16 %.

Claude Jarry, directeur de la FNADEPA (Fédération Nationale des Associations de Directeurs d'Etablissements et Services pour Personnes Agées) a déclaré que "les établissements les mieux lotis" ont "une aide-soignante pour 12 personnes âgées et 15 minutes par toilette". "La première cause de maltraitance, c’est le manque structurel de personnel" selon lui.

"L’essentiel reste la nécessité d’augmenter le nombre de professionnels aidant les personnes âgées à domicile ou en établissement. C’est donc l’État qui est responsable de ces situations" estime Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service de personnes âgées (AD-PA).

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