Accessibilité Aller au contenu Concilier travail et famille : très peu d'implication des entreprises

Concilier travail et famille : très peu d'implication des entreprises

Publiée le 29 avril 2009 à 06:35 dans Actualité de l'équité sociale

Selon une étude de l'INED réalisée par deux chercheuses auprès de 2 673 employés et 9 547 employeurs, les entreprises dans leur grande majorité n'aident pas leurs salariés à concilier travail et famille.

Femme au travail

L'Institut National d'Etudes Démographiques (INED) a mis en avant la difficulté de la conciliation entre travail et famille, tout particulièrement pour les employés qui ont des enfants.

A la question "un employeur doit-il aider les salariés à coordonner leur travail avec leur vie familiale", les employeurs répondent à 14 % qu'ils doivent "absolument" le faire, 62 % "dans certains cas" et 16 % affirment que ce n'est pas leur rôle. Ce sont les grandes entreprises et la fonction publique qui font le plus d'efforts pour faciliter la coordination du travail et de la famille.

Mettre en place des dispositifs pour aider les parents, tels que les crèches ou les aménagements d'horaires de travail rend pourtant l'entreprise plus attractive et permet de lutter contre l'absentéisme. Mais la majorité des entreprises privilégie les aides ponctuelles, lorsqu'un enfant est malade notamment, ou les aides financières telles que les mutuelles, alors que les employés ont plutôt besoin d'aménagement horaires pour s'occuper de leurs enfants.

La mise en place de mesures concrètes de la part des employeurs reste un phénomène rare : plus de la moitié des entreprises ne font aucune conciliation. De surcroît, le téléphone mobile et l'ordinateur portable s'invitent régulièrement au domicile, ce qui dégrade la qualité de la vie familiale.

Ce sont les femmes qui en pâtissent le plus, car elles s'occupent encore pour la grande majorité de l'ensemble des tâches ménagères, ainsi que des tâches quotidiennes liées à l'éducation des enfants.

Selon une autre étude de l'INED, "en dépit d'une nouvelle conception de la paternité fortement médiatisée et du développement de l'activité féminine, la participation des hommes aux soins et à l'éducation des enfants progresse peu. S'occuper des enfants reste une prérogative féminine, la division sexuelle du travail parental se modifie lentement".

Selon Ariane Pailhé et Anne Solaz, les deux chercheuses de l'INED ayant réalisé l'étude, les entreprises participent au maintien de ce schéma traditionnel. Il est à craindre que la crise n'arrange pas la situation, les entreprises ayant moins besoin de se montrer attractives selon elles. Mais elles concluent sur une note d'espoir, souhaitant que les entreprises profitent de cette crise "pour repenser l'organisation du travail".

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