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Suicide : France Télécom accusé d'homicide involontaire

Publiée le 12 mars 2010 à 10:32 dans Actualité de la production et de la consommation responsable

Un employé de France Télécom s'était suicidé en août 2009 dans le département du Doubs. Une enquête de l'inspection du travail sur cette affaire a conclu à une grave responsabilité de l'opérateur : un "homicide involontaire par imprudence".

France Telecom

En janvier 2009, un technicien spécialisé dans l'énergie et la climatisation est envoyé d'office sur le terrain pour effectuer des dépannages auprès des clients de France Telecom, sans recevoir aucune formation.

Les objectifs commerciaux fixés à ce technicien étaient les mêmes que ceux imposés aux professionnels du dépannage : ces derniers ont besoin d'une formation de 8 à 9 mois pour être opérationnels.

Le jeune technicien s'est retrouvé face aux clients, sans formation, dans une unité où les risques psychosociaux avaient été signalés à la direction, en raison de l'activité particulièrement stressante des salariés de cette unité.

La direction alertée n'a non seulement pas pris de mesures, mais aurait refusé "volontairement d’informer et consulter le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail". Le jeune technicien n'arrivait évidemment pas à atteindre les objectifs fixés. Il a mis fin à ses jours en août.

45 suicides depuis début 2008

Le rapport de l'inspection du travail est accablant pour France Telecom, invoquant l'homicide involontaire par imprudence, qui peut devenir une qualification pénale pour le parquet s'il choisit de la retenir.

La catastrophique série de suicides à France Telecom ne s'est toujours pas arrêtée. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un homme de 44 ans employé de l'opérateur s'est donné la mort à son domicile de Lille. En 2008 et 2009, 35 salariés se sont suicidés. Ils sont 10 à être passés à l'acte depuis le début de l'année 2010.

La direction de France Telecom a déclaré au journal Le Parisien qu'elle allait répondre au courrier de l'Inspecteur du travail. Une réponse très attendue par les syndicats.

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