Accessibilité Aller au contenu Colère des apiculteurs : l'insecticide Cruiser à nouveau autorisé en France

Colère des apiculteurs : l'insecticide Cruiser à nouveau autorisé en France

Publiée le 18 décembre 2008 à 10:01 dans Actualité de la biodiversité

L'insecticide Cruiser a de nouveau été autorisé par le ministère de l'agriculture, alors que sa responsabilité dans la disparition des abeilles est dénoncée par les apiculteurs.

Abeille en train de butiner

Les apiculteurs sont en colère. Ils avaient manifesté à Paris en février dernier, dénonçant la dangerosité du Cruiser pour la biodiversité.
Cet insecticide a une grande responsabilité selon eux dans la destruction des colonies d'abeilles, dont la mortalité est très élevée depuis quelques années : 29 % des colonies d'abeilles seraient décimées en France, et le phénomène est similaire chez nos voisins européens.

L'Allemagne a déjà interdit l'utilisation du Cruiser. Cet insecticide d'enrobage des semences de maïs est fabriqué par l'entreprise suisse Syngenta : sa molécule active, le thiamétoxam, appartient à la famille des neurotoxiques. Elle est utilisée par deux autres insecticides, le Gaucho et le Régent, interdits en France depuis 2004.

Cette nouvelle autorisation "a été accordée à des conditions restrictives et sous réserve d'un renforcement du suivi de son utilisation, après un avis favorable de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) en date du 14 novembre 2008", a déclaré le ministère de l'agriculture dans un communiqué, ajoutant que "l'autorisation sera immédiatement suspendue si les éléments de suivi ou toute circonstance particulière le justifiaient".

Une hypocrisie inacceptable selon Jean Salbinche, responsable de la filière abeilles à la Confédération paysanne, interrogé sur Europe 1. Il rappelle les engagements du Grenelle de l'environnement pour une agriculture plus raisonnée et une réduction de l'utilisation des pesticides de l'ordre de 50 % en 10 ans.

Il explique que si 29 % du cheptel de vaches en France étaient décimées, il y aurait une réaction immédiate des pouvoirs publics. Mais lorsqu'il s'agit de la disparition de 29 % des abeilles, qui ont pourtant un rôle essentiel pour la préservation de la biodiversité et pour l'agriculture, le ministère de l'agriculture n'applique même pas le principe de précaution.

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