Accessibilité Aller au contenu Monsanto jugé responsable de l'intoxication d'un agriculteur français

Monsanto jugé responsable de l'intoxication d'un agriculteur français

Publiée le 13 février 2012 à 13:10 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

Le tribunal de Lyon a jugé la multinationale américaine Monsanto responsable de l'intoxication à l'herbicide Lasso de l'agriculteur charentais Paul François. Une première dans les combats menés par les associations ou les agriculteurs contre les géants des pesticides.

Monsanto

Le 27 avril 2004, Paul François, un agriculteur céréalier de Bernac en Charentes avait inhalé des vapeurs de Lasso, un herbicide produit par le géant américain de l'agrochimie Monsanto, en ouvrant une cuve de pulvérisateur.

Il a été ensuite victime de nausées, d'évanouissements et de nombreux troubles physiques et neurologiques qui le rendent aujourd'hui invalide à 50 %. Il travaille aujourd'hui à mi-temps sur son exploitation.

Le Lasso, pointé du doigt pour sa dangerosité dès le début des années 80 par les scientifiques et interdit notamment en Belgique et en Angleterre, n'a été banni en France qu'en 2007. Sur l'emballage du produit ne figurait ni sa composition, ni des recommandations sur les précautions d'utilisation.

"J’ai engagé ce combat parce que je suis persuadé aujourd’hui que les firmes nous ont menti pendant 30 ans. Elles nous ont menti en cachant la réelle dangerosité de ces produits. Elles faisaient de la vulgarisation de ces produits avec des campagnes d’affichage professionnelles. On voyait les agriculteurs préparer les mélanges à bras nus" a déclaré Paul François.

Le Tribunal de Grande Instance de Lyon a reconnu aujourd'hui que "Monsanto est responsable du préjudice de Paul François suite à l'inhalation du produit Lasso" et condamne Monsanto à indemniser l'agriculteur de son préjudice.

"C’est une étape importante pour tous les agriculteurs et les autres victimes des pesticides qui voient enfin la responsabilité des firmes mise en cause dans les maladies douloureuses qui les touchent et leurs préjudices indemnisés" a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Partagez cette actualité

Suivez-nous