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437 sites pollués aux PCB en France

Publiée le 07 juillet 2011 à 10:31 dans Actualité de l'eau et de l'alimentation

L'association Robins des Bois a réalisé le premier atlas des sites en France pollués aux PCB en mai 2008 ; il recensait alors 361 sites. Leur dernière étude relève 437 sites pollués au polychlorobiphényles (PCB), substance particulièrement nocive pour la santé humaine.

Sites pollués aux PCB juillet 2011

La pollution au PCB est omniprésente en France. Le PCB est un cancérogène pour l'homme et un perturbateur endocrinien, c'est à dire qu'il affecte le développement, la croissance, le comportement, la fonction reproductrice notamment.

Les PCB présents dans l'environnement peuvent être absorbés via des aliments (le poisson des rivières contaminées par exemple), par inhalation ou le passage au travers de la peau.

L'association Robins des Bois réalise et réactualise constamment un Atlas des pollutions au PCB et aux hydrocarbures, en étudiant les bases de données du gouvernement, du bureau d'analyse des risques et pollutions industrielles et avec leurs propres relevés, émanant de témoins ou de victimes.

"L’atlas confirme que les bassins de la Seine et du Rhône, les lacs alpins, le Rhin, la Moselle, la Somme et leurs affluents, de même que le Nord/Pas-de-Calais et ses canaux recèlent des agrégats de sites PCB ; ils se recoupent souvent avec la contamination des sédiments aquatiques et la contamination des poissons telles qu’elles sont relevées par le Ministère de l’Ecologie" explique l'association.

"Il y a aussi une certaine analogie avec les pollutions par hydrocarbures cartographiées par Robin des Bois dans l’Atlas des pollutions par hydrocarbures dans les eaux intérieures. Rappelons que dans ce document il était précisé que « Les hydrocarbures (….) peuvent masquer des contaminants plus persistants comme des huiles de transformateurs électriques ou des huiles de coupe industrielle ». Aucune région n’est épargnée" ajoutent-ils.

Les relevés de pollution au PCB

Robins des Bois a classé les différents sites en liste, selon la gravité de la pollution au PCB.

La liste noire concerne deux sites producteurs de pyralène et de PCB à Pont-de-Claix (38) et Jarrie (38) au bord de la Romanche et du Drac et 22 fabricants de transformateurs et condensateurs électriques. Il ne sera contesté par personne que pendant les décennies « pyralène » de ces établissements (certains sont encore en activité) ont eu lieu des déversements, épandages, égouttages pour ne pas dire enfouissements à l’image du site de la Savoisienne d’Aix-les-Bains au bord du Lac du Bourget (Cf. bulletin PCB n° 2 du 11 décembre 2007).

La liste rouge concerne 42 sites de stockage, de récupération, de maintenance, de vidange ou de retraitement de transformateurs et d’autres équipements électriques ou huiles contaminés aux PCB. 13 de ces sites ne sont pas pris en compte par l’administration mais les agissements des exploitants tels qu’ils sont rapportés par la presse, comme le déversement de 15 fûts dans un étang de pêche à Fontenay-sur-Loing (45) incitent à encourager des investigations approfondies sur les sites principaux de ces exploitants douteux et autour.

La liste orange concerne le bâti, les sols, sous-sols, et éventuellement les eaux souterraines et superficielles contaminés par les PCB après des accidents de transport ou dans des installations fixes, des fuites, des incendies, des inondations, la foudre ou d’autres causes inconnues. La plupart de ces sites sont des fonderies, des récupérateurs de ferrailles, des usines de traitement de métaux ou d’activités diverses aujourd’hui éteintes, des décharges ou des remblais comme à Maissemy où ont été amenées des terres polluées de la liste rouge (i.e. Spelidec, Saint-Quentin-02).

La liste jaune concerne les sites pollués par des ouvertures ou des manutentions sauvages de transformateurs en vue d’en extraire le cuivre. A chaque intervention, plusieurs dizaines ou centaines de litres peuvent être répandus dans les sols ou les milieux naturels. Les « récupérateurs non déclarés » de cuivre sont bien informés. Ils opèrent parfois quelques jours avant le retrait programmé du ou des transformateurs d’une usine désaffectée. Les pouvoirs publics commencent à raccourcir les délais d’enlèvement des transformateurs mais les mandataires liquidateurs sont encore loin de tous considérer comme une priorité l’identification et l’élimination des transformateurs aux PCB. Le vandalisme peut frapper n’importe quand et n’importe où. La cartographie montre que le Nord est le plus touché. Le Ministère wallon de l’Environnement remarque que de plus en plus d’épaves de transformateurs sont découvertes sur son territoire ; s’agit-il d’un trafic transfrontalier ? En l’absence d’une véritable police et d’une traçabilité des transformateurs, la délinquance métallique est une source de pollution intarissable. Comme le cours du cuivre, elle est en hausse.

Pour plus d'informations : site de Robins des Bois.

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