Accessibilité Aller au contenu Climat très lourd à Copenhague

Climat très lourd à Copenhague

Publiée le 16 décembre 2009 à 07:14 dans Actualité du climat et de l'air

Les négociations entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement sont au point mort. Il reste quelques jours avant la fin du Sommet de Copenhague, voué à l'échec si la situation reste bloquée sur les objectifs et les financements de la lutte contre le changement climatique.

Désert aride

Le temps est loin d'être au beau fixe à Copenhague. Les ministres de l'environnement sont présents dans la capitale danoise depuis le début de la semaine : ils préparent l'arrivée des 130 chefs d'Etat demain, qui doivent théoriquement clôturer le Sommet sur un accord international de lutte contre le réchauffement climatique.

En pratique, les négociations butent sur les tensions entre pays riches et pays pauvres. Ces derniers ne veulent pas voir la disparition du Protocole de Kyoto, obligeant les pays industrialisés à réduire de façon drastique leurs émissions de gaz à effet de serre.

"Les pays industrialisés voudraient que nous acceptions la mort du seul instrument existant qui les contraignent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre" a déclaré le chef de la délégation algérienne Kamel Djemouai.

Mais le Protocole de Kyoto pose un problème de taille : les Etats-Unis ont toujours refusé de le ratifier et il ne contraint pas la Chine à réduire ses émissions. Il devrait être entièrement revisité pour aboutir à un accord contraignant pour tous les pays fortement émetteurs de gaz à effet de serre.

Pas de chiffres sur le financement des pays pauvres

Le financement et l'aide aux pays en voie de développement pour leur adaptation aux conséquences du réchauffement climatique et leur réduction d'émission de CO2 sont encore dans l'impasse.

Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, arrivé lundi à Copenhague pour faire avancer les débats, suggère qu'un accord sur le climat peut être entériné sans y inclure une aide chiffrée aux pays pauvres sur le long terme, qui pourrait être discutée par la suite en 2010.

Les divisions entre les pays pour savoir qui va payer et combien sont telles, qu'un accord non chiffré au sortir de Copenhague semble très risqué. "Il faudra (dans cette configuration) trouver un arrangement financier initial" a ajouté Ban Ki-moon.

Accélération des négociations mal engagée

La présidente du Sommet de Copenhague Connie Hedegaard, craignant une absence d'accord, a décidé d'accélérer les négociations. "Je dois vous le dire, nous pouvons échouer. Si nous voulons réussir - et nous allons réussir ! - nous devons changer de vitesse. Cela signifie que le mot clé des deux prochains jours doit être - compromis -".

Mais l'accélération des négociations a privilégié les consultations entre un nombre restreint de pays, mettant à l'écart les plus petits pays, pourtant d'ores et déjà touchés de plein fouet par les conséquences du réchauffement climatique.

"Dans une négociation onusienne, il ne peut pas y avoir deux catégories de pays. Les négociations doivent être transparentes et tout le monde doit pouvoir participer" déplorait un représentant du Bangladesh, propos rapporté par Le Monde.

"Si on laisse aux dirigeants le soin de tout régler à la dernière minute, on risque d'avoir un accord faible ou pas d'accord du tout" a averti Ban Ki-moon. Il reste fort à faire pour aboutir à un accord ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique. En 3 jours, il semble compromis.

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