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Travail forcé : une campagne européenne pour acheter responsable

Publiée le 20 octobre 2009 à 05:42 dans Actualité de la production et de la consommation responsable

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) vient de lancer une campagne publicitaire pour inciter les consommateurs à s'interroger sur l'origine et les conditions de fabrication des produits qu'ils consomment.

Campagne pour la consommation responsable

12,3 millions de personnes sont victimes d'exploitation et de travail forcé dans le monde. Au Royaume-Uni, ils seraient entre 500 000 et 600 000 migrants à être exploités. En France, la majorité des migrants chinois sont forcés à travailler 21 heures par jour, selon l'OSCE, Bureau coordinateur de la lutte contre le trafic d'êtres humains.

Ce sont ces situations d'esclavage subies par de nombreux migrants que dénonce l'OIM dans une campagne européenne, à travers un spot qui montre des travailleurs enfermés derrière les barreaux d'un chariot à l'envers.

"Dans certains secteurs économiques, comme la construction et l'agriculture, la croissance et les bénéfices dépendent de la main-d'œuvre irrégulière bon marché. Or, l'exploitation ne devrait pas être le moteur de la croissance économique" déclare le Directeur général de l'OIM William Lacy Swing.

"Cela n'est évidemment pas acceptable. Les consommateurs et les entreprises doivent modifier leur mentalité et leurs pratiques" ajoute M. Swing.

Les consommateurs peuvent agir

La campagne veut faire prendre conscience aux consommateurs de leur responsabilité dans cette situation, qu'ils entretiennent en achetant des produits fabriqués dans des conditions inacceptables. Elle les sensibilise également sur leur capacité à agir pour faire changer les choses.

"La traite des êtres humains est tout simplement motivée par la demande de main-d'œuvre et de produits excessivement bon marché provenant de toutes les régions du monde" explique M. Swing, qui appelle les consommateurs à se poser des questions sur la façon dont sont fabriqués les produits qu'ils consomment et à interpeller le distributeur où ils vont faire leurs courses.

Les consommateurs peuvent questionner leurs distributeurs sur plusieurs points. Connaissent-ils les conditions de travail des personnes fabriquant les produits vendus dans leur magasin ? Combien d'entreprises sous-traitantes fabriquent et traitent ce produit et dans quels pays ces entreprises sont-elles situées ? Surveillent-ils le comportement de leurs fournisseurs ? Ont-ils mis en place un système de responsabilité sociale des entreprises ? Inclut-il un code éthique auquel les fournisseurs doivent adhérer ?

Un site internet propose un courrier à envoyer aux différents distributeurs à ce sujet. Il n'est malheureusement disponible qu'en anglais pour le moment.

Selon l'OIM, plusieurs mesures concrètes et de grande envergure peuvent être prises pour lutter contre l'exploitation humaine, notamment en réglementant le secteur informel des pays de destination pour que les travailleurs y soient protégés par la législation du travail.

L'OIM propose également de tenir les entreprises et les employeurs juridiquement responsables de la traite des personnes et de l'exploitation des migrants employés dans leur chaîne d'approvisionnement, d'encourager la création d'associations éthiques d'employeurs adhérant aux codes de conduite pouvant garantir la protection des droits des travailleurs et des migrants et d'ouvrir davantage de filières de migration légales.

Pour consulter la campagne et le site internet (en anglais), cliquez sur le lien suivant : buyresponsible.org

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