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Esclavage : des salariés marocains exploités pour les vendanges

Publiée le 09 septembre 2009 à 06:09 dans Actualité de l'emploi

Une vingtaine de salariés agricoles venant pour la plupart du Maroc étaient logés dans une porcherie et touchaient 5,49 euros de l'heure, lorsqu'ils étaient payés. Le procès s'est ouvert contre les employeurs.

Vignes

Les viticulteurs pensaient faire "une bonne affaire" : de la main d'oeuvre pas chère pour leurs vendanges. Ils avaient cependant oublié que les hommes qui travaillent ne sont pas des promotions de supermarché et risquent de le payer cher.

Dix viticulteurs et agriculteurs de la Gironde comparaissent devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "marchandage de main d'œuvre, dissimulation de travail, emploi de travailleurs étrangers sans titre de séjour". Ils avaient employé des travailleurs marocains, recrutés par une société basée en Espagne et nommée Agriganda.

Emile Van Lierde, créateur d'Agriganda, avait promis à ces ouvriers marocains qu'ils seraient bien payés et bien logés. Il percevait 8,74 euros de l'heure par personne de la part des viticulteurs et reversait officiellement 5, 49 euros de l'heure : mais les salariés étaient payés de façon bien aléatoire.

"M. Van Lierde nous donnait seulement des acomptes de 50 euros pour qu'on s'achète à manger" explique un des travailleurs.

Logés dans une porcherie

Les salariés agricoles étaient logés dans "une ancienne étable à bovins, équipée d'une gazinière alimentée par une bouteille de propane, ce qui est interdit dans une habitation, leurs vêtements accrochés à une corde fixée au mur et pas de chauffage" a déclaré le président du tribunal. "C'était plutôt une porcherie" explique l'un des travailleurs. Pour ce "logement", les salariés marocains devaient s'acquitter d'un loyer de 80 euros par mois.

Les viticulteurs se sont justifiés par la difficulté de trouver de la main d'oeuvre et la confiance qu'ils accordaient à Emile Van Lierde. Ils risquent de trois à six mois de prison avec sursis ; Van Lierde pourrait être condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Le délibéré aura lieu le 12 octobre prochain.

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