Accessibilité Aller au contenu La sûreté nucléaire est préoccupante en France, selon l'Autorité de Sûreté Nucléaire

La sûreté nucléaire est préoccupante en France, selon l'Autorité de Sûreté Nucléaire

Publiée le 22 janvier 2016 à 09:02 dans Actualité de l'énergie

L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), par la voix de son président Pierre-Franck Chevet, a présenté ses vœux à la presse et fait le point sur le contexte en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection en France, qu'il estime "préoccupant".

La sûreté nucléaire et la radioprotection sont "préoccupants" en France, selon l'Autorité de" Sûreté Nucléaire

Un constat inquiétant et alarmant vient d'être posé par Pierre-Franck Chevet, président de L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) "Le contexte en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection est préoccupant", a-t-il déclaré.

Plusieurs constats ont amené l'ASN à cette conclusion. Le premier est avant tout le manque d'effectifs et de ressources de l'ASN, qui réclame des moyens humains et financiers adaptés à ses nouveaux enjeux. L'ASN et l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) réclamaient 200 recrutements supplémentaires. Ils ont obtenu les budgets pour seulement 30 postes.

En l'état, l'ASN doit faire des choix. Elle donne la priorité aux installations en fonctionnement. Mais les instructions liées aux installations nouvelles sont mises de côté "provisoirement, en attendant qu’une solution soit trouvée".

Une information posant question ; on sait que ce n'est pas Areva, constructeur de l'EPR, mais l'ASN et l'IRSN, qui ont notamment découvert les anomalies liées aux propriétés mécaniques (composition de l'acier) du couvercle et du fond de la cuve de l'EPR Flamanville 3. A ce sujet, l'ASN souligne que le contrôle du chantier se poursuit.

Vieilles centrales et post-Fukushima

La volonté de poursuivre le fonctionnement des vieilles centrales au-delà de 40 ans (qui n'est pas acquise, rappelle l'ASN) suppose le respect de nombreuses exigences de sûreté et de conformité. L'ASN devra rendre ses avis et prendre position réacteur après réacteur à partir de 2020.

Les mêmes exigences sont demandées aux installations de cycle du combustible et de recherche, notamment du CEA et d'Areva. L'ASN rappelle qu'elle a déjà acté "l’arrêt d’installations qui ne pouvaient atteindre les exigences de sûreté les plus récentes" et que ses rapports de réévaluation de sûreté "devront être l’occasion d’améliorations notables en matière de sûreté".

L'ASN rappelle que les exploitants nucléaires doivent consacrer des moyens importants (insuffisants à l'heure actuelle) afin de démanteler dans les meilleurs délais et en toute sûreté leurs installations. "Les capacités d’entreposage doivent présenter des marges (en volume et en durée possible d’entreposage) pour permettre de faire face aux aléas des projets de stockage" souligne Pierre-Franck Chevet. "Ce qui est nouveau, c’est que les industriels français du nucléaire sont désormais en difficulté économique et technique" a-t-il pointé.

A la suite de la catastrophe de Fukushima, l'ASN a exigé des compléments d'actions afin de renforcer la prévention et la limitation d'un accident grave. Un groupe permanent d’experts sur les réacteurs nucléaires se réunira en 2016 pour examiner les différentes dispositions mises en place par EDF, Areva et le CEA.

L'ASN a également d'autres missions à assurer, notamment dans le nucléaire de proximité et médical, qui connaît encore de trop nombreux dysfonctionnements, notamment dans l'optimisation des doses ou dans l'utilisation de nouveaux équipements. 

Partagez cette actualité

Suivez-nous