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Mal-logement en France : la situation ne s'améliore pas

Publiée le 03 février 2015 à 17:11 dans Actualité du logement

La Fondation Abbé-Pierre vient de publier son 20ème rapport sur l'état du mal-logement en France. 3,5 millions de personnes sont mal logées avec des situations toujours plus difficiles. Les dispositifs de logement d'urgence sont défaillants.

Mal-logement en France : la situation s'empire

Les chiffres sont effarants, et derrière chaque chiffre il y a un homme, une femme, un enfant, un drame personnel.

3,5 millions de personnes sont mal-logées en France selon la Fondation Abbé Pierre, dont 141 500 personnes sans domicile fixe, 35 000 vivent dans des chambres d'hôtel, 85 000 dans des habitations précaires types garages, baraques de chantier, 87 000 dans des caravanes ou des mobil-home, 441 000 sont hébergées chez des tiers...

429 bidonvilles ont été recensés en 2014 où vivent 19 000 personnes.

1 demande sur 2 au 115 rejetée

La Fondation souligne de nombreuses défaillances du système d'hébergement d'urgence. Elle a recensé 138 800 nuitées d'hébergement d'urgence fournies contre 355 000 demandes, 467 000 logements sociaux attribués sur 1,8 million de demandes, 75 000 personnes relogées sur 147 000 reconnues prioritaires (loi DALO).

De nombreux profils sont concernés par le mal-logement : familles avec enfants, jeunes avec des ressources financières insuffisantes, demandeurs d'asile, personnes en souffrance psychique qui se retrouvent hors du parcours hospitalier...

Le rapport pointe la détérioration de la situation de ces personnes en attente de solution de logement.

Les démarches complexes, l'attente longue, les refus nombreux, amènent des personnes en situation très précaires à renoncer : elles n'appellent plus le 115, ne renouvellent plus leur demande de logement social, ne demandent plus d'aide.

Les travailleurs sociaux ont peu de solutions

La situation n'est pas aisée pour les travailleurs sociaux, qui sont souvent impuissants. "Les travailleurs sociaux ou les professionnels du champ du logement accompagné ont des marges de manœuvre très limitées et doivent composer avec la réalité d’une offre restreinte et souvent inadaptée. De plus, ils doivent faire face à des problématiques plus complexes (aggravation des situations, souffrance psychique…)" explique le rapport.

"Le mille-feuille des dispositifs est dense, la coordination souvent insuffisante et les missions de plus en plus floues pour les acteurs chargés de les mettre en œuvre sur le terrain. Sachant que des particularités locales s’y ajoutent bien souvent... " ajoute le rapport.

"Le logement ne doit plus être considéré comme la fin d’un parcours d’insertion vertueux, mais bien comme le support du retour à l’autonomie et à la reconstruction de soi. L’accès direct à un logement à prix accessible, dans le parc social et privé, avec accompagnement si besoin, doit être la priorité, tandis que les formules d’urgence insatisfaisantes pour les personnes doivent être remises en cause" demande la Fondation Abbé Pierre.

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