Accessibilité Aller au contenu Le hit-parade des baleines ou le DJ des mers du sud

Le hit-parade des baleines ou le DJ des mers du sud

Publiée le 14 août 2014 à 05:56 dans Actualité de la biodiversité

Les baleines auraient, elles aussi, un tube de l'été. À leur habitude, pendant l'hiver austral, de fin juin à la mi-septembre, les baleines à bosse "Megaptera novaeangliae" sont de retour dans le lagon sud de la Nouvelle-Calédonie. Elles ont fait un long périple depuis l'Antarctique, où elles ont passé l'été à se nourrir, jusqu'à nos eaux clémentes où elles viennent se reproduire.

Le chant des baleines

Actualités de la Nouvelle-Calédonie
Par Christine de Casabianca-Minot

Les baleines font, à cette période, l’objet d'un certain nombre d'études, par différents organismes.

Le Consortium de Recherche sur les Mammifères marins du Pacifique Sud, en partenariat avec le Comité Scientifique de la Commission Baleinière Internationale, se sont fixés la mission d'évaluer la reconstitution du "stock" de ces baleines, grandement mis à mal par la chasse  soviétique illégalement menée au début des années 60.

Le comité scientifique a estimé que l'Océanie abritait plus de 14 000 baleines avant le début de la chasse et que six ans plus tard leur nombre s'était retrouvé réduit à moins de 1% de sa valeur. Le nombre originel de cette population ne sera atteint que dans une trentaine d'années, en raison du faible taux de croissance.

"L'évaluation globale, des baleines à bosse, confirme à quel point la population océanienne a été proche de l'extinction. Il n'y a probablement, pas eu plus de 40 femelles matures qui ont survécu dans cette vaste région", précise Claire Garigue, responsable scientifique de l'Opération Cétacés en Nouvelle-Calédonie.

Le mystère du chant des baleines

Par ailleurs, une étude bien particulière, est menée, pendant ces trois mois : il s'agit de percer le mystère du chant de ces baleines.

À l'heure actuelle, nous savons que seuls les mâles chantent et que la transmission est culturelle. Une chercheuse de l'université du Queensland (Australie), Jenny Allen, vient de poser un enregistreur dans le lagon Sud, afin de tenter d'en savoir plus : la transmission, l’évolution dans le temps, la raison de cette évolution, le contenu et l’utilité de ces chants.

Il semblerait, d’après la découverte, en 2011, d'Ellen Garland (auteure d’une étude sur la transmission culturelle de ces baleines) qu'une partition chantée en Australie, était reprise l'année suivante en Nouvelle-Calédonie puis à Tonga et en Polynésie. Et que tous les mâles finissent par chanter la même "tube" et que celui-ci, changerait chaque année avec une propagation d'ouest en est.

Il sera, donc, intéressant d’observer, puisque cette transmission est horizontale (d'un individu à un groupe d'individus), si la position sociale de l'émetteur est déterminante dans ce phénomène (les observations montrant que le chant d'un seul individu suffisait à faire basculer tout le groupe).

En attendant, les résultats ces études, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, les îles Niue, Tonga, Samoa et Cook, en partenariat avec les membres du Consortium et le secrétariat du programme régional océanien de l'environnement (PROE) ont souhaité mettre en place des mesures de gestion par la création de sanctuaires pour les baleines.

Ces initiatives visent à favoriser la reconstitution des populations et fournissent une opportunité de développement économique engendré par l'observation touristique de ces baleines (whale watching).

2016 sera l'année de la baleine.

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