Accessibilité Aller au contenu Stockage du CO2 : dangereux et inutile selon les associations

Stockage du CO2 : dangereux et inutile selon les associations

Publiée le 11 janvier 2010 à 08:10 dans Actualité du climat et de l'air

Le groupe Total va inaugurer aujourd'hui un centre de captage-stockage du CO2 sur le site de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques. Une initiative très critiquée par les associations de défense de l'environnement.

Cheminées d'usine rejetant des gaz à effet de serre

Le PDG de Total Christophe de Margerie inaugurera ce matin en présence de Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée des technologies vertes, le projet pilote de captage-stockage de CO2 du groupe.

Le climat risque d'être particulièrement tendu. Les syndicats appellent les 1 800 salariés du centre technique de Pau à faire grève pour des revendications salariales : ils se rendront à Lacq ce matin pendant l'inauguration pour faire pression sur la direction du groupe.

Les ONG et associations de défense de l'environnement devraient également être présentes : elles s'opposent à ce projet industriel, qui a pour but l'enfouissement de 150 000 tonnes de dioxyde de carbone en deux ans, dans un ancien champs gazier épuisé situé à 4 500 mètres de profondeur.

Des risques pour l'homme et l'environnement

L'objectif de ce projet vise officiellement à limiter les rejets de gaz à effet de serre dans l'air afin de lutter contre le réchauffement climatique. Mais les associations ne le voient pas sous cet angle.

Selon le réseau d'associations France Nature Environnement (FNE), cette expérimentation présente de nombreux dangers pour l’environnement, tels que les risques de fuites de CO2 dans les sols et les nappes d’eau souterraines, provoquant l'acidification de ces milieux.

La santé des riverains peut également être menacée par des fuites accidentelles, ajoute FNE, qui peuvent être mortelles à certaines concentrations "comme dans le cas du lac Nyos, au Cameroun" et "notamment dans une zone sismique comme les Pyrénées (avis de la DIREN)".

"En outre, ce procédé présente des limites qui rendent cette technique absurde : le stockage souterrain de CO2 nécessite une consommation énergétique supplémentaire de 40%, ne peut être utilisé que pour les centrales électriques thermiques, et ne concernera donc qu’un pourcentage infime des émissions mondiales en 2050" explique FNE, qui précise que les tonnes de CO2 enfouies donneront droit à des permis d’émissions supplémentaires, donc à des émissions atmosphériques équivalentes de CO2.

La plus-value environnementale d'un tel projet semble inexistante. Il viserait plutôt à verdir l'image de Total selon FNE : le groupe a accumulé les accidents avec des conséquences humaines et/ou environnementales graves sur ses sites ces dernières années.

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