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Catastrophe AZF : relaxe générale, les victimes scandalisées

Publiée le 20 novembre 2009 à 04:33 dans Actualité de la pollution et des accidents d'entreprises

Le procès de la catastrophe d'AZF, qui a fait 31 morts et plus de 2 000 blessés lors de l'explosion de l'usine à Toulouse le 21 septembre 2001 s'est achevé sur une relaxe générale, au bénéfice du doute. Les victimes demandent que le parquet fasse appel de cette décision.

Catastrophe AZF

L'ancien directeur de l'usine d'AZF Serge Biechlin, son propriétaire Grande Paroisse ainsi que Total, maison mère d'AZF, ont été relaxés "au bénéfice du doute" par le tribunal correctionnel de Toulouse.

Ils étaient poursuivis pour homicides et blessures involontaires et destruction de biens : 3 ans de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende étaient requis à l'encontre de Serge Biechlin, 225 000 euros pour Grande Paroisse. Total et son PDG Henri Desmarest avaient déjà été mis hors de cause, par défaut de preuves.

Le tribunal, après 6 années d'instruction et d'enquête, n'a pas réussi à prouver le lien de causalité entre la faute et l'explosion, même si des "fautes organisationnelles" ont été dénoncées. "Il y a une rupture dans l'enchaînement causal" a déclaré le président du tribunal de Toulouse, impuissant. Pas de preuve irréfutable, pas de coupable et pas d'explications pour des victimes écoeurées.

La commission d'enquête interne de l'usine a été particulièrement visée par le tribunal, fortement soupçonnée d'avoir écarté la thèse de l'accident chimique de manière fallacieuse et accusée de tromperie ainsi que d'absence de collaboration avec la justice lors de l'enquête par le président de tribunal.

Ce dernier a pourtant "la conviction que les experts judiciaires ont approché de la vérité" en affirmant que l’explosion est due au mélange accidentel d’un produit chloré, le DCCNA, avec des tonnes de nitrate d’ammonium entreposées dans un hangar.

"Les magistrats ont compris, mais ils n'ont pas l'outil juridique pour aller plus loin" a expliqué l'avocate de l'association des sinistrés du 21 septembre.

Les victimes et leur famille étaient sous le choc à l'annonce du verdict, choquées par la relaxe générale et l'absence de coupables. Gérard Ratier, président de l'Association des familles endeuillées, dont le fils a été tué par l'explosion, dénonce une "porte ouverte à la délinquance industrielle".

Le parquet devrait annoncer prochainement s'il fait appel de cette décision.

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