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Scandale de l'amiante : les veuves attendent toujours un procès

Publiée le 15 avril 2009 à 05:28 dans Actualité de la pollution et des accidents d'entreprises

Les manifestations des veuves de salariés victimes de l'amiante ont repris à Dunkerque. Elles demandent depuis 13 ans un procès pénal des "empoisonneurs" de leurs maris.

Amiante

En décembre 2004, les "veuves de l'amiante" étaient 170 à Dunkerque. Elles sont 370 aujourd'hui.

"Depuis la première marche, du 15 décembre 2004, la France compte 16 240 morts de plus tués par l'amiante. 100 000 morts empoisonnés par l'amiante sont programmés dans les deux prochaines décennies" explique Pierre Pluta, président de l'association régionale des victimes de l'amiante (Ardeva), qui rappelle que l'amiante tue 10 personnes par jour en France.

Les premières plaintes des victimes de l'amiante ont été déposées il y a 20 ans, mais l'instruction des dossiers doit s'achever en 2014. "A ce rythme, combien d'entre-nous seront encore en vie pour assister à l'audience si le procès a lieu?" s'interroge Pierre Pluta.

Les veuves de l'amiante avaient arrêté de défiler en 2006, lorsque Nicolas Sarkozy alors ministre de l'intérieur avait promis une cellule d'enquête de la gendarmerie spécialisée dans l'amiante. Forcées de reprendre leur marche, elles écrivent aujourd'hui au chef de l'État pour lui demander le maintien du juge d'instruction : le dossier aux mains du procureur de la République n'a toujours pas avancé.

Lors de chaque marche mensuelle, une des veuves remettra au sous-préfet une lettre adressée Nicolas Sarkozy, racontant son histoire personnelle. Une histoire de famille brisée par l'amiante.

En Italie, le premier grand procès pénal de l'amiante s'est ouvert à Turin début avril. 2 900 victimes portent plainte contre deux dirigeants du groupe Eternit, "qui sont poursuivis pour n’avoir ni protégé ni informé les salariés, pour n’avoir pas pris en charge le lavage des vêtements de travail couverts de poudre d’amiante, lavés à domicile. Ils sont aussi accusés d’avoir livré des matériaux contenant de l’amiante à des particuliers ou des organismes privés sans les informer du danger" explique l'association nationale Andeva, ajoutant que ces faits se sont produits "sur une grande échelle et pendant plusieurs décennies".

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