Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà bien visibles en Antarctique : un pont de glace qui faisait le lien entre la banquise de Wilkins et deux îles de l'Antarctique s'est effondré, réduisant la stabilité des glaciers.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) vient de tirer la sonnette d'alarme. Une photo satellite prise par l'Agence spatiale européenne montre non seulement l'effondrement de ce pont de glace, mais également une fissure d'une largeur de 500 mètres sur la banquise de Wilkins, grande comme la Jamaïque.
Cette banquise a commencé à se fissurer au cours de ces 30 dernières années : selon Elaine Baker du PNUE, cette partie du globe aurait connu des augmentations de températures considérables, de l'ordre de 3°C.
"Bien que l'effondrement de la banquise Wilkins n'aura pas de conséquence directe sur l'augmentation du niveau de la mer, il aura un impact indirect. Le délabrement va réduire la stabilité des glaciers", explique Christian Lambrechts du PNUE, qui ajoute que "l'effondrement de la banquise va entraîner une nouvelle expansion de la surface des mers et absorber davantage de radiations solaires et accélérer le réchauffement".
Le réchauffement de l'Antarctique serait à une étape très avancée, selon l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Un rapport du PNUE et du service mondial de contrôle des glaciers publié en 2008, montre que la fonte des glaciers a doublé pendant les années 2004-2005 et 2005-2006.
"Ces études qui mesurent l'épaisseur des glaciers montrent qu'il y a eu une perte moyenne d'environ 1,5 mètre en 2006, et d'environ 50 centimètres en 2005" précise le PNUE.
La banquise Antarctique rappelle vivement l'urgence de la lutte contre le réchauffement climatique, et notamment de la nécessité d'un accord international sur le climat qui devra être entériné à Copenhague en décembre 2009.