Accessibilité Aller au contenu Séisme et tsunami au Japon : risque d'accident nucléaire majeur

Séisme et tsunami au Japon : risque d'accident nucléaire majeur

Publiée le 14 mars 2011 à 06:42 dans Actualité météo et catastrophes naturelles

Le puissant séisme et le tsunami dévastateur et meurtrier qui ont frappé le Japon, ont rayé de la carte des villes entières et pourraient avoir tué plus de 10 000 personnes selon un bilan provisoire. Une autre catastrophe menace : un accident nucléaire majeur, suite à l'explosion d'une centrale.

Explosion centrale nucléaire Fukushima

Les japonais ont subi le 12 mars 2011 un des pires séisme de l'histoire, accompagné de répliques particulièrement puissantes. Le tsunami qui a suivi le premier tremblement de terre a déferlé sur les côtes du nord-est de l'île, dévastant tout sur son passage et ne laissant aucune chance aux milliers d'habitants des villes et villages côtiers.

Le dernier bilan officiel fait état de 688 morts, 642 disparus et 1570 blessés. Mais dans la seule province de Miyagi, le bilan pourrait atteindre 10000 victimes selon le chef de la police locale.

Le premier ministre japonais Naoto Kan a qualifié la situation comme "la crise la plus grave depuis la seconde guerre mondiale". Comme si un drame ne devait jamais arriver seul, un accident nucléaire majeur menace aujourd'hui le Japon et relance le houleux débat sur le nucléaire dans le reste du monde.

3 explosions dans la centrale nucléaire de Fukushima

Les réacteurs des centrales nucléaires japonaises ont été mis à l'arrêt après le premier séisme, mais le processus de refroidissement du réacteur n'a pu être assuré correctement suite au passage du tsunami. Le réacteur numéro 1 est monté en température, en pression et une explosion d'hydrogène a eu lieu après le passage de la vague, soufflant le toit de l'enceinte. Le même scénario s'est produit lundi en fin de matinée au niveau du réacteur numéro 3.

L'interrogation demeure entière sur la fusion du coeur des deux réacteurs, sur l'état du caisson de confinement de ces dernier et bien entendu, sur le niveau des fuites radioactives engendrées par ces explosions.

Les personnes habitant dans un rayon de 20 kilomètres ont été invitées à rester confinées chez elles par les autorités. Des pastilles d'iodes ont été distribuées, mais les informations sur les risques réels d'irradiation sont encore attendues. Même si les autorités se veulent rassurantes, les japonais craignent la propagation d'un nuage radioactif.

L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) "craint que des rejets très importants se soient produits simultanément à l’explosion qui a affecté le bâtiment du réacteur samedi 12 mars 2011".

Le débat sur le nucléaire relancé dans le monde

Cet accident attise de nouveau les tensions partout dans le monde, autour de la sécurité dans les centrales nucléaires, faisant craindre un nouveau Tchernobyl. En France, le gouvernement a toujours refusé de remettre en cause l'énergie nucléaire, portée par les géants Areva et EDF. La question n'a même pas été abordée dans les débats du Grenelle de l'environnement, malgré les protestations des citoyens, des associations et des élus.

La ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a qualifié hier soir de "bonne énergie" l'énergie nucléaire, alors que les craintes sont particulièrement vives aujourd'hui. Des personnalités comme Corinne Lepage, Nicolas Hulot, de nombreuses associations, élus et citoyens réclament depuis longtemps une sortie progressive du nucléaire en France, à l'image de nos voisins allemands.

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