Accessibilité Aller au contenu Maïs OGM Monsanto : plus d'inconvénients que d'avantages selon le HCB

Maïs OGM Monsanto : plus d'inconvénients que d'avantages selon le HCB

Publiée le 23 décembre 2009 à 08:43 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

Le Haut Conseil des Biotechnologies a rendu un avis très réservé sur le maïs génétiquement modifié MON 810, considérant qu'il présente plus d'inconvénients que d'avantages.

Maïs OGM

Le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a été créé en avril 2009 par le ministère de l'écologie comme "instance indépendante spécialisée dans les Biotechnologies".

Il avait été saisi par le ministère de l'agriculture pour revoir l'avis rendu par l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), favorable aux OGM "mais ne répondant pas de manière satisfaisante" aux interrogations des scientifiques.

L'EFSA a systématiquement rendu des avis favorables aux OGM, critiqués et remis en cause par les associations de protection de l'environnement mais aussi certains Etats membres de l'Union Européenne, qui ont décidé de maintenir la suspension de la culture OGM au sein de leur territoire.

Les insecticides pointés du doigt

L'avis rendu par le HCB est plutôt réticent au maïs MON 810 :" les avantages d'une autorisation de mise en culture du maïs MON 810 ne l'emportent pas sur les inconvénients" explique le HCB.

L'insecticide produit par le maïs transgénique permet de protéger la plante de la pyrale ou de la sésamie, insectes ravageurs qui attaquent en moyenne en France 10 % des surfaces de culture de maïs.

Seuls les champs attaqués par ces nuisibles sont traités avec des insecticides traditionnels : or le HCB souligne que les champs de maïs génétiquement modifiés sont plus néfastes que les champs non traités, soit 90 % des champs en France.

"Un extension significative sur les 90 % de surfaces restantes aurait un impact sur une faune non-cible actuellement préservée des traitements chimiques" note le HCB, qui précise "qu'aucune zone n'est infestée tous les ans" (par la pyrale et la sésamie en France, ndlr).

De surcroît, des insectes nuisibles développent des résistances aux insecticides des OGM. "Des résistances d’un niveau suffisamment élevé pour permettre un développement sur des maïs Mon810 ont été détectées chez trois insectes cibles non européens" souligne le HCB.

De trop grandes incertitudes sur les conséquences sanitaires des OGM

Le HCB pointe de nombreuses incertitudes, notamment concernant les effets sub-létaux (quantité toxique proche de celle qui entraînerait la mort) à long terme sur les abeilles et les animaux d'élevage.

"En ce qui concerne les effets toxiques pour la santé, de grandes incertitudes demeurent" rappelle le HCB.

"Dans ces conditions, il serait difficile de comprendre et d’admettre que le MON810 soit à nouveau autorisé, alors même qu’on ne peut pas, scientifiquement, se prononcer sur sa possible toxicité" affirme Frédéric Jacquemart, copilote de la mission biotechnologie de France Nature Environnement.

Pour Arnaud Gossement, porte-parole de FNE , "L’avis du HCB est clair : les études relatives aux risques du MON 810 sont insuffisantes. Le château de cartes construit par les amis des OGM s’effondre : aucune conclusion sérieuse en faveur des OGM ne peut être tirée tant que l’état des connaissances scientifiques n’aura pas progressé".

La fiabilité de l'EFSA remis en cause

"Une autre question, majeure, devra être posée" interpelle Frédéric Jacquemart. "Comment l’AESA (EFSA, ndlr), en charge de l’évaluation du dossier OGM au niveau européen, a pu conclure de manière manifestement infondée que le MON810 était aussi sain et nutritif qu’un maïs conventionnel. Dans ce contexte d’incertitude scientifique et de manque de données, une attitude raisonnable s'impose".

Un rapport présenté par Greenpeace et les Amis de la Terre en août dernier soulignait que l'avis favorable rendu par l'EFSA sur le maïs MON810 était complètement biaisé "par une multitude d'approximations et d'omissions".
Les autorisations européennes pour la culture des organismes génétiquement modifiés reposent exclusivement sur l'avis de l'EFSA.

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