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Hôpital : les médecins toujours mécontent du projet de loi

Publiée le 14 mai 2009 à 05:01 dans Actualité de la santé

Le gouvernement a fait quelques concessions sur le projet de loi Hôpital Patient Santé Territoire de Roselyne Bachelot : bien insuffisantes pour le corps médical, qui se mobilise à nouveau dans la rue aujourd'hui.

Lits hôpital

Sous la pression du monde hospitalier qui s'était massivement mobilisé le 28 avril dernier contre la réforme de l'hôpital de la ministre de la santé Roselyne Bachelot voulue par Nicolas Sarkozy, le gouvernement a fait quelques concessions.

Le directeur de l'hôpital ne sera pas "un despote absolu" a assuré Le chef de l'Etat. "Nous avons fait du président des médecins le numéro 2 de l'hôpital en le mettant systématiquement vice-président de l'hôpital (...) je crois que nous avons trouvé un bon équilibre, nous n'irons pas plus loin" a-t-il affirmé.

Trop de pouvoir pour le directeur d'hopital et les ARS

Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy n'ont pas convaincu les hospitaliers. "Aujourd'hui, les chefs de pôles médicaux seront nommés par le directeur sur une liste de trois noms proposés par la commission médicale. C'est correct. Il reste l'absurdité que ce soit le directeur qui nomme, sur simple avis, les membres du directoire. On peut espérer qu'au Sénat, cela bouge", déclarait dans Libération François Aubart, le président de la Coordination médicale hospitalière (CMH).

Alors que le Sénat a examine en urgence le texte qui avait été validé tel quel par les députés, la colère continue de monter. "Ce qu'on nous propose est insuffisant" a déclaré le professeur Bernard Granger, l'un des porte-parole du Mouvement de défense de l'hôpital public. Il réclame de "lever la procédure d'urgence parlementaire". Il déplore notamment le poids très important que gardent les Agences régionales de santé (ARS), dépendant directement du pouvoir politique en place (leurs directeurs sont nommés par le Conseil de ministres).

"L'hôpital entreprise" et les suppressions de postes

Aucune modification n'est apportée à la logique "d'entreprise" du nouvel hôpital que dénonçait un collectif de 25 professeurs, fustigeant que "le maître mot" ne soit plus "la santé mais la rentabilité".

"La préoccupation principale n’est plus le malade mais le compte d’exploitation de l’hôpital. Et les premières victimes en seront les patients et les soignants" déclaraient-ils, rappelant les "suppressions massives et injustifiées d’emplois d’infirmières et d’aides-soignants". Sur ce point, rien de nouveau du côté du gouvernement.

Une nouvelle journée de mobilisation des hospitaliers est prévue aujourd'hui. Le principal syndicat des médecins, la CSMF, soutient les manifestations et demande une refonte urgente du projet de loi.

Le recul sur l'inégalité des soins

Les modifications du Sénat font également des mécontents du côté des défenseurs de la cohésion sociale et de l'égalité devant les soins, qui soutenaient pourtant le projet initial. Des reculs ont été effectué par les sénateurs sur la lutte contre les déserts médicaux ou encore le contrôle des médecins qui refusent de soigner des bénéficiaires de la CMU.
Le Collectif inter associatif sur la santé (CISS) dénonce les replis du gouvernement qu'il accuse de "renoncements au principe d’égalité d’accès à la santé" et de complicité "de l’inégalité croissante dans l’accès à la santé". Ce projet de loi ne satisfait décidément personne.

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