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Les OGM perdent une bataille en Europe

Publiée le 03 mars 2009 à 07:29 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

La Commission européenne souhaitait obliger les États membres ayant instauré une clause de sauvegarde sur les OGM à les cultiver. Elle a été désavouée par les ministres de l'environnement, qui refusent ce passage en force.

Champs de maïs OGM

Les ministres de l'environnement se sont prononcés majoritairement contre la levée de la clause de sauvegarde sur la culture des OGM de la Hongrie et de l'Autriche. C'est un sérieux revers pour Jose Manuel Barroso, le président de la Commission européenne favorable aux OGM, qui voulait forcer tous les pays membres à cultiver du maïs génétiquement modifié ; il avait même évoqué le dépôt d'une plainte à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) contre l'Union Européenne à ce sujet.

M. Barroso attendait un scrutin très serré hier sur cet épineux sujet : au final, seuls les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Finlande, la Suède et l'Estonie étaient d'accord pour obliger la Hongrie et l'Autriche à cultiver le maïs MON810 de Monsanto.

"Je ne vois pas pourquoi on devrait suivre les intérêts d'une seule entreprise américaine et fâcher les citoyens des Etats membres" a déclaré le ministre de l'environnement allemand Sigmar Gabriel.

La position de la Commission européenne vis à vis des OGM repose sur l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), dont les méthodes d'études sont fortement remises en cause au sein de l'UE : elles se basent essentiellement sur les déclarations des firmes productrices d'OGM, et ne produisent aucune étude sur les effets potentiels des OGM à moyen et long terme.

Une révision des conclusions de l'EFSA, l'implication de scientifiques indépendants de chaque pays membres avec une évaluation des impacts environnementaux et sanitaires et moyen et long terme des OGM a été réclamée par plusieurs pays membres de l'Union, sans succès pour le moment.

"Les peuples ont besoin d'une expertise indépendante, plurielle, c'est tout ce qu'on demande: je ne mène pas une guerre", a affirmé le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo à l'AFP. "Le problème n'est pas celui des OGM mais celui d'un mode d'autorisation qui n'est plus adapté à la gravité du sujet et à la perception qu'en ont les peuples concernés", a-t-il expliqué.

La position de la Grèce et de la France, dont les clauses de sauvegarde seront discutées au printemps, est confortée pour le moment. La Commission européenne, qui s'est vu infligée ce "résultat très sévère", va devoir désormais intégrer les positions et les demandes des pays membres et des européens sur les Organismes Génétiquement Modifiés.

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