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Vente d'ivoire : les éléphants kenyans victimes de braconnage

Publiée le 25 février 2009 à 08:33 dans Actualité de la biodiversité

Une vente exceptionnelle d'ivoire a eu lieu à destination de la Chine et du Japon il y a quelques mois : depuis, des actes de braconnages sur des éléphants dont les défenses sont découpées sont en forte augmentation.

Eléphant

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES), soutenue par les Nations Unies, avait autorisé au mois d'octobre 2008 une vente d'ivoire de défenses provenant de plus de 10 000 éléphants abattus sélectivement.

102 tonnes d’ivoire issues d’Afrique du Sud, du Botswana, de Namibie et du Zimbabwe et vendues à la Chine et au Japon, les deux plus gros marchés illicites d'ivoire mondiaux, ont rapporté plus de 12 millions d’euros.

Cette vente avait déclenché une vive polémique : les associations de défense de l'environnement dénonçaient ces pratiques qui "ne font qu'encourager les braconniers à blanchir leurs stocks d'ivoire illégal".

Les craintes des écologistes semblent se confirmer et s'ajoutent désormais à celles des pouvoirs publics africains. Dans le Parc national de Tsavo au Kenya, 5 éléphants ont été tué ces dernières semaines, et leurs défenses ont été découpées à la hache.

"Depuis la vente exceptionnelle d’ivoire des pays d’Afrique australe qui a eu lieu l’an dernier à destination de la Chine et du Japon, nous avons remarqué une augmentation sans précédent des actes de braconnage sur les éléphants dans le parc de Tsavo" a déclaré le Directeur Adjoint de Tsavo, Jonathan Kirui.

James Isiche, Directeur du Bureau régional d'Afrique orientale d’IFAW, association de défense de l'environnement, s’inquiète de cet incident qui pourrait présager d’un retour à la grande époque du braconnage des années 1970 et 80. Il établit lui aussi le lien entre la vente d'ivoire d'il y a quelques mois et l'escalade du braconnage.

"Nous craignons que la situation n’empire dans d’autres états de l’aire de répartition des éléphants qui sont confrontés à de plus grandes difficultés d’application de la loi que le Kenya ou certains pays d’Afrique australe. Nous maintenons que le commerce de l’ivoire, quel que soit l’endroit où il est autorisé, demeure une menace omniprésente pour les éléphants" a-t-il déclaré.

La vente du kilo d'ivoire rapporterait 29,5 euros aux intermédiaires, et dépasserait les 670 euros sur le marché international. Des sommes qui pourraient "inciter les populations locales, jusque là non impliquées dans le commerce illicite, à y prendre part" estime Jonathan Kirui.

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