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La voiture électrique, véhicule controversé

Par Annabelle Alix. Publiée le 15 septembre 2011 à 16:54 dans Actualité de l'énergie

« Voiture électrique : solution écologique ou aberration énergétique ? » Tel était le thème de la conférence de l’Agence Locale de l’Energie (ALE) de Montpellier, ce mardi 13 septembre.

Chargement voiture électrique

L’ALE de Montpellier est spécialisée dans le conseil en maîtrise d’énergie et gestion de l’eau, auprès du grand public et des collectivités. Elle organise un « café-climat » tous les deux mois, qui a pour but « la diffusion d’informations concrètes et utiles dans le domaine de la maîtrise de l’énergie, des énergies renouvelables, de l’habitat et des transports, à destination du grand public. »

« Un milliard de véhicules sont en circulation dans le monde, et représentent 60% de la consommation mondiale de pétrole », a rappelé l’ALE lors du café-climat. « En France, les 30 millions de véhicules recensés représentent 70% de la consommation de pétrole. » L’impact du secteur automobile sur l’épuisement des ressources naturelles n’étant pas anodin, les tentatives en faveur de sa mutation ne semblent pas superflues.

Voiture électrique : une solution satisfaisante ?

Le plan national « véhicule électrique » prévoit une aide lors de l’achat d’un tel véhicule, ainsi que l’installation de prises standard sur les parkings des nouveaux bâtiments et des bureaux pour faciliter le rechargement des batteries, rappelle l’ALE. Le plan prévoit même un « droit à la prise », qu’il sera possible de revendiquer auprès des syndicats de copropriété à partir de janvier 2015.

Avec la voiture électrique, plus besoin de pétrole. Mais celle-ci est-elle un bon substitut à nos véhicules actuels ? Ce n’est pas l’avis de l’entreprise Mobileco, intervenant lors du café-climat. Depuis deux ans, cette entreprise met des véhicules électriques à disposition des Montpelliérains, et bénéficie donc d’un recul sur la question.

Les voitures de type « golfettes améliorées » ne dépassent pas le 50km/h, explique Mobileco, et leur autonomie réduite les limite à de petits trajets en centre-ville. Elles trouvent leur succès auprès d’entreprises se déplaçant dans un rayon restreint (La Poste, les livreurs, certains traiteurs).

Quant aux voitures électriques destinées aux particuliers, elles présentent encore de gros inconvénients. Leur prix tourne autour de 35 000 euros à l’achat, car les batteries en lithium dont elles sont équipées coûtent très cher. L’Etat finance 20% du montant hors taxe du véhicule, dans un plafond de 5 000 euros. Le prix à payer par l’acquéreur reste donc bien supérieur à celui d’une voiture thermique. La longévité du moteur électrique serait, certes, plus élevée, mais son risque de panne est plus important, et son temps de recharge handicapant (6 à 8 heures). Il peut parfois bénéficier d’un système de recharge rapide (30 minutes), néanmoins susceptible d’affecter son espérance de vie.

Autre aspect : la voiture électrique est silencieuse, mais ce confort sonore intervient au détriment d’une certaine sécurité, puisqu’il rend sa présence moins détectable par les piétons et les deux roues.

Un constat décevant

Le retour d’expérience de Mobileco concernant la voiture électrique n’est donc pas très encourageant. Et qu’en est-il du véhicule hybride ? Equipé des deux types de moteurs (thermique et électrique), il permet d’en alterner les utilisations. Une fois rechargée par le moteur thermique, la batterie électrique bénéficie d’une autonomie... de 2 kilomètres. A peine le temps nécessaire pour vous rendre à la pompe à essence la plus proche lorsque votre réservoir d’essence est vide...

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