Accessibilité Aller au contenu Bisphénol A : des effets sur le développement et la reproduction

Bisphénol A : des effets sur le développement et la reproduction

Publiée le 04 juin 2010 à 06:41 dans Actualité de la santé

L'Inserm a relevé des "signaux d'alerte" entre l'exposition au Bisphénol A (BPA), le développement des organes reproducteurs et la reproduction chez l'animal. Interdit dans les biberons, le BPA est omniprésent dans tous les plastiques alimentaires.

Lait pour bébé dans biberon

Le Bisphénol A est un composé chimique présent dans les plastiques utilisés pour les produits de consommation courante tels que les boîtes où les récipients en plastique, les revêtements de boîtes de conserves, les résines de soins dentaires ou encore les biberons des enfants.

Après avoir analysé 300 études sur les effets sanitaires du BPA, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a conclu à des signaux d'alerte confirmant la nocivité potentielle de ce produit chimique sur la santé humaine.

Il est accusé d'être un perturbateur endocrinien, c'est-à-dire qu'il peut potentiellement affecter le développement des organes reproducteurs et la reproduction. Il est également soupçonné d'altérer l'information génétique, ces signaux pouvant s'étendre sur plusieurs générations.

Le Sénat a interdit en mars 2010 la commercialisation des biberons contenant du BPA, malgré le refus de la ministre de la santé Roselyne Bachelot d'appliquer le principe de précaution sur ce produit chimique.

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) et l'autorité européenne de sécurité des aliments (AESA ou EFSA) ont longtemps nié la nocivité du Bisphénol A. Récemment, l'AFSSA a tout de même reconnu des signaux d'alerte.

Vers une interdiction totale du BPA ?

"Ce rapport base en effet son analyse sur l'ensemble de la littérature scientifique publiée et non sur la poignée d'études publiées par les scientifiques travaillant pour l'industrie chimique, contrairement à ce que l'AFSSA et l'AESA ont préconisé pendant des années, en écartant ainsi la quasi-totalité des études" a déclaré le Réseau Environnement Santé (RES) à propos des conclusions de l'Inserm. Cette association se bat pour l'interdiction de la commercialisation du BPA dans tous les plastiques alimentaires.

"Ce rapport reconnaît que la période de la gestation est la période critique et que les expositions à des doses très inférieures à l'actuelle Dose Journalière Admissible (DJA) induisent des effets chez l'animal, pouvant se manifester éventuellement sur plusieurs générations" explique le RES.

En toute logique, l'AFSSA devrait ordonner de diminuer la DJA et préconiser d'interdire la présence de Bisphénol A dans tous les plastiques alimentaires, mesure de précaution déjà mise en oeuvre dans plusieurs Etats américains.

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